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 d’ADHEOS

Des dizaines de tracts aux propos transphobes ont été distribués par l’association SOS Éducation dans le quartier d’Ascq ce samedi 28 octobre 2023. L’association HES LGBTI+ ainsi que le Parti Socialiste, les Jeunes Socialistes du Nord et la mairie de Villeneuve-d’Ascq ont vivement réagi à cette attaque.

Plusieurs dizaines de foyers de Villeneuve-d’Ascq se sont réveillés ce samedi 28 octobre 2023 avec un tract de huit pages débordant de leur boîte aux lettres. En grosses lettres rouges, l’association SOS Éducation y signe un pamphlet ouvertement transphobe intitulé Non à l’idéologie transgenre à l’école ! Une diatribe distribuée dans la nuit auprès des habitants et habitantes du quartier d’Ascq, au sud-est de la ville.

Un signalement a pour l’instant été réalisé auprès de la Procureure de la République de Lille, par le premier adjoint au maire de Villeneuve-d’Ascq (PS) Victor Burette, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.

“Un lavage de cerveau”

Dans ce long tract, l’association SOS Éducation qui se définit comme “indépendante de tout mouvement politique, syndical, professionnel et confessionnel“, fait état d’une dérive de l’école française, qui inculquerait “l’idéologie transgenre” aux enfants. Derrière cette “propagande” qui “menace la santé mentale et physique des jeunes” se trouveraient les “lobbys LGBT+, les militants du genre et leurs alliés, cautionnés par les pouvoirs publics.

Derrière la dysphorie de genre se cacherait un “phénomène inquiétant” se répandant par “contagion sociale” avec l’obsession de se “fabriquer un nouveau corps“… Un mal-être des enfants que l’association considère comme normal pour leur âge, notamment en raison de la puberté.

Fake news

Ce tract alarmiste cumule également les fausses informations, comme le précise un communiqué du Parti Socialiste du Nord, des Jeunes Socialistes du Nord et de HES LGBTI+ : “sur huit pages, ce document est un concentré de fausses informations et de mensonges sur les transidentités et les personnes trans. (…) Les phrases contenues dans ce texte masquent difficilement la transphobie de l’association qui a diffusé le document.

Les associations et partis politiques indiquent également que le tract ne cite aucune source et invente certaines informations, comme des effets secondaires qui seraient liés aux traitements hormonaux que suivent les personnes transgenres.

L’association SOS Éducation, subventionnée par des dons, dit œuvrer pour l’intérêt de l’enfant afin d’assurer son bon développement, notamment “en informant la population sur les principaux enjeux du système éducatif français.” Mais au-delà de tirer la sonnette d’alarme concernant une déliquescence de l’Éducation nationale, SOS Éducation est également connue des associations LGBTQIA+ pour avoir lancé une pétition en 2022 “contre l’idéologie du genre à l’école” et pour d’autres prises de position ouvertement transphobes.

La transphobie continue en France

Nous ne savons pas encore si ce sont des membres de l’association nationale qui se sont organisés ici, ou si une branche est en train de se créer localement. Mais à ma connaissance ce genre d’action ne s’était encore jamais produite à Villeneuve d’Ascq“, s’inquiète Ézékiel Lucas, délégué HES du Nord. Une action d’autant plus inquiétante que, selon le délégué HES, cette distribution de tracts intervient dans un contexte transphobe plus large, qui ne s’arrête pas aux Hauts-de-France.

Comme l’indique le communiqué de HES, selon le dernier rapport de SOS Homophobie publié en 2022, le nombre de cas de transphobie a augmenté de 35 % par rapport à 2020 et de 27 % par rapport à 2021. Aussi, 80 % des personnes transgenres subissent ou ont déjà subi des discriminations dans l’espace public en France.

Source : france3-regions.francetvinfo.fr