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 d’ADHEOS

 Une conseillère municipale du village où vivait la victime est poursuivie pour «menaces de mort» et «insultes caractérisées». Laurent, l’artiste peintre visé par ces lettres anonymes, ne décolère pas.
 
 TÊTU avait évoqué cette affaire en début d’année (lire notre article: Un artiste gay menacé de mort dans le Var raconte sa détresse) et vous aviez été nombreux à réagir. Mais c’est peut-être la fin du cauchemar pour LX (ci-dessus). Cet artiste varois de 34 ans vient d’apprendre que les menaces homophobes dont il a été victime en février seront bientôt jugées. Le 6 janvier, une femme devra répondre de «menaces de mort» et d’«insultes caractérisées» devant le tribunal correctionnel de Draguignan. Elle encourt jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.

 
 
LX, alias Laurent, connaît bien la prévenue. Il s’agit d’une conseillère municipale de Lorgues, commune de l’arrière-pays varois où l’artiste vivait jusqu’à ce qu’il reçoive trois lettres manuscrites anonymes. A chaque fois, des insultes à l’encontre de l’homosexualité assumée de Laurent et des menaces de mort : «On va te faire sauter ta sale gueule de PD» ou «retire vite tes affiches à Lorgues sinon tu vas vite crever sale gauchiste de merde».
 
Une expertise graphologique
Au terme de plusieurs mois d’enquête menée «par la gendarmerie de Lorgues, avec beaucoup d’humanisme et de professionnalisme», salue la victime, plusieurs éléments, dont une expertise graphologique, semblent accuser cette jeune femme qui était elle-même visée, à deux reprises par les lettres ordurières sous le vocable d’«Arabe». «C’est beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît», relativise l’avocate de la prévenue, Me Liliane Gitelman, qui, n’ayant «pas encore eu accès au dossier», s’est refusée à tout autre commentaire. Mais pour Laurent, sa culpabilité ne fait aucun doute: «Elle s’est servie de moi pour mouiller le maire de Lorgues avec lequel elle avait des comptes à régler. Elle a voulu faire croire que ces menaces venaient des gens de la municipalité en utilisant un tampon de la mairie qu’elle avait détourné. Elle est allée jusqu’à tagger sa voiture pour jouer la victime.»
 
Laurent ne pense pas que l’auteur présumé des faits «soit vraiment homophobe, mais elle a un problème psychologique.» Ecartant toute complicité, il lâche: «Je lui en veux. Elle m’a fait très mal. Je ne souhaite à personne de recevoir ce genre de choses. Cette histoire m’a chamboulé de A à Z.» N’imaginant plus vivre dans la maison de village où il a été menacé, LX s’est installé seul dans un appartement de Draguignan. Souffrant d’un cancer, son état de santé s’est dégradé. Longtemps prostré, il ne s’est remis à peindre qu’il y a quelques jours. «Des toiles violentes, assez hard», comme en témoigne son site Internet qu’il vient de ressusciter. Pour toutes ces raisons, Laurent réclame «une peine exemplaire» à l’encontre du corbeau présumé: «Des dommages et intérêts symboliques mais surtout de la prison pour qu’elle réfléchisse à ce qu’elle a fait. Car on ne fait pas du mal aux gens impunément. Que le tribunal se montre exemplaire.»
 
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