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 d’ADHEOS

Le jugement était rendu aujourd’hui. Les militantes féministes ont été jugées pour «vandalisme» et «incitation à la haine religieuse».
 
Deux ans de camps pour une chanson anti-Poutine. Les trois jeunes femmes du mouvement Pussy Riot ont été condamnées chacune à deux ans de camp, pour «vandalisme» et «incitation à la haine religieuse». Les réquisitions étaient de trois ans de camp.
 
Appel de la décision
L’issue de ce procès n’avait quasiment aucune chance d’être l’acquittement si l’on s’en tient à la partialité du tribunal pendant toute cette affaire. Les avocats des Pussy Riot ont d’ores et déjà annoncé qu’ils feraient appel de la décision.
 
Comme tout au long de leur procès, les trois jeunes femmes sont apparues très souriantes dans leur cage en verre, y compris après l’énoncé du verdict. Est-ce leurs innombrables soutiens qui ont joué? La juge, elle, dit que la peine est moins sévère que prévu parce que deux des accusées ont des enfants en bas âge. Les Pussy Riot passeront tout de même en tout deux ans en prison contre les trois ans réclamés par le procureur, donc encore un an et demi à la suite des six mois de détention provisoire déjà écoulés. En camp, elles bénéficieront d’un régime moyen non sévère. Mais pas question d’acquittement. D’autant que les Pussy Riot ont indiqué qu’elles ne demanderaient pas à Vladimir Poutine de les gracier.
 
«Troubles de la personnalité»
Pendant l’énoncé du verdict, la juge a insisté sur le caractère religieux de leur action et a refusé de reconnaître l’aspect politique. Elle a déclaré les Pussy Riot coupables de hooliganisme et d’avoir «offensé le sentiment des croyants». Selon la juge qui confirme une analyse psychiatrique, les jeunes femmes sont atteintes de troubles de la personnalité.
 
À l’annonce du verdict, leurs soutiens sur place sont bien sûr atterrés, leurs parents dévastés. Des centaines de manifestants crient «Honte!» devant le tribunal et se font arrêter. Des dizaines d’interpellations ont d’ailleurs déjà eu lieu pendant l’audience, celles de militants mais aussi de leaders de l’opposition tels que Gary Kasparov et Serguei Oudaltsov. Un peu plus tard, la foule massée aux abords du tribunal moscovite se met à chanter: «Vierge Marie, délivre les Pussy Riot». Puis à la police qui leur ordonne de se disperser, les manifestants hurlent que «non, nous ne partirons pas!» Après le feuilleton Pussy Riot, on peut supposer que les manifestations anti-Poutine reprendront de plus belle à la rentrée.