NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

C’est une décision du projet de loi santé de la Ministre de la Santé Marisol Touraine qui est particulièrement attendue par les défenseurs des droits des homosexuels. Mardi 17 mars, à l’Assemblée, la Ministre a annoncé que le questionnaire nécessaire pour effectuer un don du sang serait modifié. Les hommes homosexuels pourront donner leur sang. Mais sous quelles conditions ?

Les homosexuels pourront donner leur sang selon certains critères
 
Le don du sang était jusqu’alors totalement interdit pour les homosexuels de sexe masculin. Marisol Touraine a annoncé mardi 17 mars 2015 à l’Assemblée que cette interdiction pourrait bientôt être levée. Le don du sang excluait les homosexuels en raison de « la forte prévalence du VIH parmi cette population ». Selon la ministre, l’orientation sexuelle ne doit pas être un critère d’exclusion. Le Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE) devrait rendre sa décision dans les prochains jours.
 
Il reste cependant à fixer certains critères exigés pour pouvoir donner son sang. En effet, dans certains pays comme le Canada où la Grande-Bretagne, les homosexuels peuvent donner leur sang mais sous certaines conditions. Le Canada demande une période d’abstinence de cinq ans contre un an pour la Grande-Bretagne. Il rest donc à savoir quels critères seront décisifs pour pouvoir donner son sang : la totale abstinence, l’absence de pratiques à risque, les changements de partenaires, les partenaires multiples en feraient partie.
 
Interdiction du don du sang : précaution ou discrimination ?
 
Les associations de défense des droits des homosexuels demandent depuis longtemps la fin de l’interdiction du don du sang selon l’orientation sexuelle. D’après eux, cette exclusion est bien plus qu’une affaire de précaution, c’est un problème de discrimination.
 
Cette interdiction fait également débat au sein de l’Assemblée. La Ministre de la Santé avait affirmé vouloir revenir sur cette interdiction dès son arrivée au pouvoir en 2012. Pourtant, quelques mois plus tard, elle revient sur certains de ses propos. Elle a déclaré avant de saisir le CCNE : « Je ne peux lever l’interdiction que si l’on me donne une garantie absolue que cela n’apportera pas d’avantage de risques pour ceux qui seront transfusés ».
 
Selon les autorités sanitaires, cette exclusion n’est qu’une simple mesure de précaution. Les personnes contaminées par le virus du SIDA seraient 65 fois plus nombreuses chez les homosexuels de sexe masculin que chez les hétérosexuels.
 
Ce sont ces contaminations nouvelles qui posent donc problème. Les tests et les contrôles du sang ne sont pas infaillibles, le virus du Sida reste indétectable durant plus de 10 jours. Beaucoup de personnes ignorent être porteuses du virus et se rendent aux dons sans mentionner leur orientation sexuelle. Pourtant, ne pas mentionner son homosexualité n’est pas la principale cause de contamination : selon l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), le risque de contamination dû à la transfusion due au sang fourni par une personne homosexuelle qui ne l’a pas mentionné lors du don, est estimé à un cas sur trois millions.
 
Si le CCNE accorde un changement sur les dons du sang, les homosexuels, qui ont actuellement le droit de donner leurs organes, pourront également donner leur sang.