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 d’ADHEOS

Les Etats-Unis ont supprimé, lundi 21 décembre, l’interdiction faite aux hommes homosexuels de donner leur sang, en la remplaçant par l’obligation d’une abstinence sexuelle pendant un an avant tout don.
 
Cette décision, prise par l’Agence américaine des médicaments et de l’alimentation (FDA), intervient dans la foulée de décisions similaires en France, en Australie et au Japon.
 
En France, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé en novembre que le don du sang serait ouvert dès le printemps aux homosexuels n’ayant pas eu de relations sexuelles durant les 12 derniers mois précédant le don.
 
Interdiction prononcée en 1983
 
Cette mesure met fin à une interdiction prononcée aux Etats-Unis en 1983, au début de l’épidémie de sida, quand les experts avaient peur que cette maladie encore inconnue ne contamine les réserves de sang. « Les données scientifiques les plus précises dont nous disposons justifient cette période d’attente de 12 mois aux États-Unis », a commenté Peter Marks, le directeur adjoint du centre de recherche de la FDA.
 
Pour arriver à cette décision, la FDA a expliqué « avoir pris en considération plusieurs données récentes, des études sur l’épidémiologie et les rapports d’autres pays ayant changé leur politique sur le don du sang des homosexuels ».
 
L’interdiction de donner son sang continuera cependant de s’appliquer aux travailleurs du sexe et aux personnes qui s’injectent de la drogue, ainsi qu’aux hémophiles, a précisé la FDA dans un communiqué. Les personnes atteintes d’hémophilie ou d’autres troubles de la coagulation ne peuvent pas donner leur sang « à cause du danger que peuvent représenter les aiguilles utilisées », a expliqué la FDA.
 
« Cette nouvelle politique est toujours discriminatoire »
 
Cette décision s’est attirée les foudres de certains défenseurs des droits des homosexuels, qui ont argué qu’elle perpétuait les préjugés pernicieux associés au VIH. « Même si l’on peut dire qu’une interdiction de 12 mois vaut mieux qu’une interdiction à vie, cette nouvelle politique est toujours discriminatoire et ne correspond pas à la réalité du dépistage du VIH de nos jours », a réagi Dan Bruner, un des responsables de la clinique Whitman-Walker Health.
 
Cette clinique réclame qu’une période d’attente de 30 jours soit mise en place « étant donné qu’avec la technologie dont nous disposons, une infection par le VIH peut être dépistée quelques semaines après que le donneur a été exposé au virus », a expliqué Dan Bruner.