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 d’ADHEOS

« Médecins de PMA, nous sommes trop souvent obligés d’envoyer nos patients en Espagne, en Belgique ou ailleurs », déplore le professeur René Frydman, qui demande une évolution de la législation française sur l’aide médicale à la procréation dans un livre intitulé Le Droit de choisir (Seuil) à paraître le 19 janvier, dont le Journal du dimanche publie des extraits.
 
L’obstétricien, célèbre pour avoir donné naissance au premier bébé-éprouvette en 1982, avait signé le 16 mars 2016 une tribune dans Le Monde, aux côtés de 130 autres médecins et biologistes qui proclamaient tous avoir enfreint la loi actuellement en vigueur en France, qui n’autorise la reproduction assistée qu’aux couples hétérosexuels, écartant les demandes des femmes seules et des lesbiennes.
 
L’ouverture de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes, sans discrimination, figurait dans les engagements de François Hollande en 2012. Mais la proposition avait été repoussée à plusieurs reprises : d’abord dissociée de la loi sur le mariage pour tous votée en 2013, intégrée puis retirée de la loi famille, elle a été renvoyée à une date ultérieure, après le quinquennat.
 
Quels candidats défendent l’ouverture de la PMA ?
 
Avant la présidentielle 2017, la question de la PMA s’invite timidement dans les thèmes de campagne. Le candidat de la droite, François Fillon, soutenu par Sens commun, émanation politique de la Manif pour tous, est formellement opposé à son autorisation pour les couples de femmes. Lors de la primaire de la droite, seule Nathalie Kosciusko-Morizet y était favorable.
 
A l’extrême droite, Marine Le Pen refuse aussi la PMA pour les homosexuelles, considérant que cela ouvre la voie à la gestation pour autrui (GPA), à laquelle elle est « extrêmement opposée ».
 
A gauche, Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon se sont déclarés favorables à l’autorisation de l’assistance médicale à la procréation pour toutes les femmes.
 
Parmi les sept candidats à la primaire à gauche, qui s’affrontent jusqu’au 29 janvier, ils sont six à partager cette position (François de Rugy allant même jusqu’à proposer de légaliser la GPA), même si tous n’en ont pas fait un engagement fort de campagne : le sujet ne figure ni sur le programme d’Arnaud Montebourg ni sur celui de Jean-Luc Bennahmias. Seul Manuel Valls est circonspect, se contentant de demander d’« ouvrir certains débats qui traversent et parfois fracturent notre société ».