Klaus Iohannis a fustigé le texte liberticide qui bannit tout enseignement remettant en cause le sexe biologique. Il l’a soumise à la Cour constitutionnelle en vue de sa censure.
Le président roumain a refusé de signer l’amendement à la loi sur l’éducation nationale qui interdit la thématisation de «l’identité de genre» dans tous les établissements du pays, des écoles élémentaires jusqu’aux universités. Pour Klaus Iohannis, le texte présenté en février et adopté par le Sénat à la mi-juin viole la Constitution, l’état de droit et les engagements internationaux pris par la Roumanie. En particulier, il restreint «de manière inadmissible» la liberté d’expression et de conscience, l’accès à l’éducation et l’autonomie des universités. Il viole également les principe de l’égalité des citoyens et de la protection des mineurs.
Le chef de l’État n’a pas exercé son droit de veto, mais il a choisi de soumettre le projet de loi à la Cour constitutionnelle. Une décision saluée par l’association LGBTQ+ Accept: «Le président a montré qu’il ne devrait y avoir aucun citoyen de seconde classe en Roumanie et que les droits de tous les Roumains, y compris les citoyens LGBTI, doivent être respectés. Nous attendons des juges constitutionnels qu’ils fassent preuve de la même fermeté.»
Plusieurs pays d’Europe centrale tentent de bannir toute notion qui remettrait en cause le «sexe biologique» au nom des valeurs traditionnelles. C’est notamment la cas de la Hongrie, qui a cessé de reconnaître aux personnes transgenres le droit de changer de sexe à l’état-civil. Une mesure sans précédent en Europe.
Large adhésion
En Roumanie, le projet de loi inspiré par l’Église orthodoxe a emporté une large adhésion auprès du Parti social-démocrate, majoritaire. Les organisations féministes et LGBTQ+ se sont mobilisées pour y faire barrage, de même que des directions d’universités, des organisations d’étudiants et de nombreux représentants de la société civile.
Une soixantaine de membres du Parlement européen ont aussi manifesté leur inquiétude pour la communauté LGBTQ+. Singulièrement pour les trans*, souffrant déjà d’un fort rejet en Roumanie. «La promulgation de cette loi mettrait en danger les vies d’hommes et de femmes. Nier la réalité du genre empêche de reconnaître les réalités sociales vécues par différentes personnes sur la base de de leur genre», peut-on lire dans une lettre ouverte adressée au président roumain.
- SOURCE 360 CH