Dans une tribune parue dans le magazine américain «The Advocate», le petit-fils du célèbre Omar Sharif fait un coming out en forme d’action militante, prônant une Egypte plus libre et plus juste.
«Je suis Egyptien, je suis juif, et je suis gay». Dans The Advocate, Omar Sharif Jr., petit-fils du célèbre Omar Sharif (en photo à son côté ci-dessous) qui a marqué le monde entier dans le film Lawrence d’Arabie, s’est publiquement prononcé sur son homosexualité et sur la situation politique et sociale de son pays d’origine, l’Egypte. Un pas dont on sent qu’il n’a été aisé à franchir: «J’écris cet article dans la peur. Peur pour mon pays, pour ma famille et pour moi-même. Mes parents seront choqués de le lire, ils auraient sûrement préféré que cela reste dans l’ombre et dans le silence. Mais je n’en peux plus», confesse-t-il.
Espoirs déçus
Né au Canada, Omar Sharif Jr. a passé son adolescence entre Paris, Montréal et Le Caire. Aujourd’hui installé aux Etats-Unis où il tente de percer en tant qu’acteur, il évoque ses espoirs déçus face à une révolution égyptienne qui n’a pas porté ses fruits: «La vision d’une Egypte plus libre et plus égalitaire – pour laquelle bien des jeunes patriotes ont donné leur vie – a été prise en otage.»
En faisant son coming out à 29 ans, Omar Sharif Jr. a décidé d’user de sa célébrité naissante pour sensibiliser l’opinion sur l’évolution des libertés dans son pays d’origine. «Je mets au défi tous les partis élus au Parlement de mettre noir sur blanc leur position sur le respect des droits de tous les Egyptiens, quels que soient leur genre, leur orientation sexuelle ou leur orientation politique», lance-t-il.
Message politique
Un positionnement politique qui peut paraître paradoxal lorsque le jeune homme évoque avec une certaine nostalgie son pays sous l’ère Moubarak: «je me souviens d’une Egypte pluraliste, où malgré le manque de choix au niveau politique, la société était faite d’une multitude de croyances. Je me souviens avoir connu des homosexuels qui étaient discrètement acceptés.» Aujourd’hui, avec l’arrivée au pouvoir egyptien des partis islamistes, le jeune acteur se pose la question: «Suis-je toujours le bienvenu en Egypte?»
L’acteur regrette ainsi un certain fondamentalisme qu’il dénonce. Il évoque par exemple son dernier voyage au Caire, où il raconte s’être fait interpeller par un automobiliste parce qu’il faisait son jogging torse nu dans les rues de la ville. Un repli sur le religieux qui fait peur à Omar Sharif Jr. Dans sa tribune, il s’adresse directement aux gouvernements et aux ONG qui doivent selon lui «exiger des leaders de la révolution et du nouveau gouvernement élu des réponses sur l’égalité et le respect des droits de l’Homme en Egypte».
- SOURCE www.europe-israel.org