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 d’ADHEOS

Il aura fallu attendre la publication et la médiatisation de la photo insupportable et choquante du visage atrocement tuméfié, déformé par les coups de Wilfred de Bruijn, victime d’une agression avec son compagnon, pour que l’on se rende compte de ce qu’était l’homophobie dans notre pays.  
 
Un mal qui ronge notre société, attisé par le débat, souvent outrancier et blessant pour les gays et les lesbiennes, autour de l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe.  
 
L’homophobie existe depuis toujours…  
 
Des actes de violence contre des personnes homosexuelles sont commis tous les jours. On n’en parle pas souvent dans les médias. Ce ne sont que des "faits divers". Pourtant, il existe une loi contre l’homophobie depuis 2004. Elle est mal appliquée, les pouvoirs publics n’ayant pas les moyens de répondre de manière adéquate à la détresse des personnes qui en sont victimes et qui viennent déposer plainte.  
 
Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. La plupart des homosexuels agressés hésitent souvent à porter plainte pour ne pas avoir à dévoiler leur orientation sexuelle devant les autorités policières ou la justice. Preuve qu’il existe encore un malaise autour de l’homosexualité dans notre pays. C’est encore un sujet tabou en France, patrie des Lumières et des droits de l’Homme, en 2013…  
 
…et la loi sur le mariage gay ne suffira pas à l’éradiquer  
 
Lorsque la loi sur le mariage pour tous sera votée, elle ne règlera pas totalement le lourd problème de l’homophobie. En Belgique, les couples de même sexe peuvent se marier depuis 10 ans et l’on peut observer des flambées homophobes inquiétantes. Deux meurtres homophobes particulièrement sordides y ont été commis, l’année dernière, à quelques mois d’intervalle et dans la même zone géographique : la région de Liège.  
 
Pourtant la loi a y été votée comme une "lettre à la poste", malgré l’hostilité de l’Église catholique de Belgique et de son chef Monseigneur André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, connu pour ses nombreux dérapages homophobes. Le petit royaume d’outre-Quiévrain, dont le premier ministre Elio Di Rupo est ouvertement gay, est l’un des pays les plus progressistes en matière de lutte contre les discriminations.
La loi sur le mariage pour tous est une grande avancée en matière d’égalité pour les couples homosexuels. Mais elle ne suffira pas à mettre un terme à l’homophobie bien ancrée dans notre pays. 
 
Des sanctions s’imposent avant qu’il y ait mort d’homme  
 
Les pouvoirs publics doivent prendre conscience qu’il faut mettre en place beaucoup plus d’actions de sensibilisation contre les discriminations homophobes et faire preuve de plus de détermination dans ce domaine. Les associations devront également jouer un grand rôle dans ces actions indispensables, en particulier en intervenant en milieu scolaire, avec beaucoup de pédagogie. Il faut mettre l’accent sur la prévention.  
 
La condamnation ferme des dérives répétées des anti-mariage pour tous serait déjà un premier signe fort. Mais le silence assourdissant du gouvernement commence à peser lourdement. Il est très mal perçu par l’ensemble des personnes homosexuelles.  
 
La France traverse actuellement une période où un climat délétère semble s’être installé. Des actes, des discours homophobes sont fréquents depuis quelques mois, avec une recrudescence inquiétante ces dernières semaines.  
 
Il faut y mettre un terme rapidement car il y a une réelle urgence ! Oui, l’homophobie peut tuer ! Doit-on attendre qu’il y ait un mort pour que l’on se rende compte qu’il existe un véritable problème en France, qui prend de plus en plus d’ampleur ?