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 d’ADHEOS

Une cinquantaine de personnes ont répondu à l’appel de plusieurs organisations et partis politiques de gauche qui organisaient une manfestation vendredi 21 mai place de la Liberté, devant la mairie de Saran, près d’Orléans, contre les propos homophobes réitérés du conseiller général – maire communiste de la commune, Michel Guérin. Des militants du PS, d’Europe écologie, du Mouvement des jeunes socialistes, d’Homosexualité et Socialisme, des gays et des lesbiennes, des parents d’enfants homosexuels, des élus de Saran et des communes socialistes voisines.
 
 
«Je ne changerai jamais sur ce point!»
La polémique a débuté avec la publication dans l’hebdomadaire gratuit La Tribune d’Orléans du 11 mai 2005 d’un article consacré à la célébration du PACS en mairie déjà adopté par deux communes socialistes de l’agglomération d’Orléans. Michel Guérin, fidèle à lui-même, ne mâche pas ses mots : «Ca ne me gêne pas qu’ils vivent ensembles mais c’est une fuite en avant par rapport à la race humaine! S’il n’y avait eu que des homosexuels, je ne serais pas sur terre. Je ne changerai jamais sur ce point!». Cette déclaration a immédiatement suscité de nombreuses réactions d’indignation, y compris de la part du PCF. Dominique Tripet, secrétaire de la section d’Orléans, s’est dite «consternée» par «des propos d’un autre âge».
 
Dans une interview publiée dans le quotidien régional La République du Centre, le 17 mai, Journée mondiale de lutte contre l’homophobie, Michel Guérin à chercher à se justifier. En vain. Bien au contraire, il en rajoute une couche: «depuis quelques années, on cherche à faire passer les couples normaux, majoritaires en France, comme arriérés et sexuellement anormaux. Et je ne suis pas d’accord» 
 
«Ma fille n’est pas une OGM»
Déjà, en 2006, alors qu’il avait rejoint les rangs du très droitier «Comités des maires de France pour l’enfance», et qu’un journaliste de France Bleu Orléans l’interrogeait sur cette drôle d’alliance, le maire de Saran avait répondu que pour lui «les homosexuels, c’est comme les OGM, c’est pas naturel !».
 
«Ma fille n’est pas une OGM» a lancé à Michel Guérin une des manifestantes, dans la salle du conseil municipal, où le maire, grand seigneur, avait décidé d’ouvrir le débat avant le début de la séance. «Sa mamie est une camarade, a poursuivi la mère de famille émue. Vous incarnez un idéal pour moi. Vous êtes la dernière personne dont j’aurais voulu entendre ça. Je suis profondément choquée». Visiblement embarassé, Michel Guérin, sans jamais pourtant faire amende honorable, a laissé le soin à deux de ses adjoints de répondre en lisant un texte écrit à l’avance. La première pour essayer de faire croire à une tentative de récupération politique. Le second a tenté de noyer le poisson en faisant un rapide bilan des 33 ans de mandat ininterrompu de Michel Guérin, espérant faire oublier les propos outrageants de ce dernier par le rappel, entre autres, de son opposition aux «spéculateurs» ou encore de son attachement au service public de l’eau (sic).
 La Groupe Action Gay et Lesbien du Loiret indiquait le 21 mai qu’il avait mandaté son avocate «pour porter plainte contre les propos de M. Guérin auprès du Procureur de la République»