Dimanche après midi, le kiss-in homo parisien a battu des records d’affluence place Saint-Michel. Un succès qui clôt plusieurs jours de polémique avec les intégristes religieux, et permet de fêter en beauté la Saint-Valentin.
Ils ont été boutés hors du parvis de Notre-Dame, ils ont envahi la place Saint-Michel à Paris. Effet de la bataille avec des catholiques intégristes qui s’est déchaînée sur le net ou envie de romantisme pour la Saint-Valentin? Le kiss-in de dimanche après-midi a en tout cas battu des records d’affluence. Et a attiré une foule de médias.
Dès 13h30, des centaines de personnes se sont retrouvées au cœur du quartier latin avec un but: se battre pour la visibilité homo à coup de baisers. «C’est bête mais il faut lutter pour pouvoir s’embrasser dans la rue, expliquent Maguelone et Corinne. Et c’est bien de le faire sans agressivité et sans violence.» Comme presque tous les participants, elles ont suivi de près la «polémique Notre-Dame». Et aujourd’hui, cette affaire est au cœur de toutes les conversations. «C’est qui nous a décidé à venir, racontent-elles. C’est dommage d’avoir cédé mais il fallait peut-être apaiser les esprits et ne pas être trop provocants. Tout est parti très vite et a pris énormément d’ampleur sur Internet.» L’Inter-LGBT et le Centre LGBT ont d’ailleurs publiquement regretté que les organisateurs aient été contraints de déménager.
Des centaines de couples
A 14h, un coup de sifflet donne le top départ des baisers. Et immédiatement, les centaines de couples homos, rejoints par quelques hétéros solidaires, s’embrassent. Certains renoncent vite, quelques trios s’improvisent, d’autres ne se lâchent pas, entre baisers langoureux et éclats de rires, et tiennent la distance jusqu’au coup de sifflet final qui appelle un désormais traditionnel tonnerre d’applaudissements.
Guillaume et Mathieu, 20 ans, se sentent plus concernés par la Saint-Valentin que par les polémiques. Ils sont venus aujourd’hui car ils «ne savaient pas quoi faire» pour cette journée particulière et un long baiser public leur a paru la sortie romantique idéale. «C’est agréable de s’embrasser dans la rue, on n’a pas toujours le courage de le faire. C’est une belle action», estiment-ils.
SOS racisme prend le relais
Si l’ambiance était bon enfant, l’après-midi était avant tout militante et politique. Une heure à peine après le kiss-in homo, les militants de SOS racisme ont pris le relais: pour souhaiter une «Joyeuse Saint-Valentin à Eric besson», ils ont invité «tous les couples, qu’ils soient métissés, hétéros, homos, franco-français… à venir s’embrasser» à leur tour.
Texte et photos: Cédric Douzant.