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 d’ADHEOS

Pas toujours facile d’être fixée sur son orientation sexuelle ! Entre acceptation et rejet, quatre homosexuelles ont accepté de nous raconter le jour où elles ont découvert qu’elles étaient lesbiennes…
 
"J’ai gardé le secret", Marlène, 27 ans
 
Lorsque j’étais au lycée, je suis sortie avec un ou deux garçons, pour faire comme tout le monde. Mais je me suis vite rendue compte que quelque chose n’allait pas : ils ne m’inspiraient que de l’indifférence. Clairement, les mecs, ce n’était pas fait pour moi !
 
D’un autre côté, je me sentais de plus en plus attirée par les femmes. J’aimais tout chez elles : leurs mains, leurs yeux, leurs sourires… Quand mes amies se pâmaient devant Johnny Depp ou Di Caprio, moi je fondais secrètement pour la chanteuse Pink. Et lorsque je voyais deux femmes qui s’embrassaient, je savais, au fond de moi, que c’était ce que je voulais.
 
Je n’ai pas essayé de lutter contre ma nature. Il m’a fallu quelques mois pour accepter mon homosexualité. J’étais lesbienne, voilà. Mais si moi je l’assumais, il était quand même hors de question de le crier sur les toits. Les préjugés, le regard des autres, l’homophobie… Autant de raisons de ne rien dire. Pourtant, je pense que mes amies s’en doutaient : « Tu serais pas lesbienne ? » me demandaient-elles souvent en riant. Je ne leur ai jamais confirmé.
 
Encore aujourd’hui, je tiens à garder le secret. Je n’ai pas encore fait mon « coming-out », comme on dit, et surtout pas vis-à-vis de ma famille : mon père et mon frère, qui sont plutôt du genre « conservateurs », risqueraient de ne pas me comprendre.
 
Alors pour trouver la femme de ma vie, je passe par des sites de rencontre sur internet, où je suis sûre de rester discrète. Bien sûr, un jour, il faudra que je dise la vérité à ma famille. Quand j’aurais décidé de me marier, peut-être… Aujourd’hui ? Malgré mon « secret », je suis heureuse : j’ai trouvé l’amour et je m’assume pleinement, aussi bien en tant que femme qu’en tant que lesbienne !
 
« Je pensais que j’étais malade », Clara, 21 ans
 
J’ai découvert très tôt que j’étais lesbienne. Au collège, je suis tombée amoureuse d’une fille. C’était un vrai garçon manqué, mais avec une petite part de féminité qui me faisait fondre. Elle était magnifique.
 
J’ai pris peur. Pour moi, cette attirance était tout sauf naturelle : j’étais persuadée d’avoir attrapé une maladie. J’avais honte. Alors j’ai fait quelque chose de stupide : je me suis forcée à être hétéro. Pour me « guérir », j’ai collectionné les petits copains. J’en changeais presque chaque semaine ! Mais ils ne m’attiraient pas : lorsque je les embrassais, je ne ressentais rien. J’avais juste envie que cela se finisse le plus vite possible… Cette mascarade a duré pratiquement deux ans.
 
Et puis un jour, j’ai rencontré une fille qui est devenue mon amie. On a beaucoup parlé, et j’ai fini par lui expliquer mon « problème ». Elle ne m’a pas rejetée, bien au contraire : à force d’arguments, elle m’a convaincue que l’amour n’était pas une question de sexe. Et quand elle m’a appris qu’elle était elle-même lesbienne, j’ai sauté le pas : elle est devenue ma petite amie.
 
Au début, notre relation était secrète. Mais, au bout d’un an, j’ai fini par comprendre que je n’avais pas à avoir honte de moi. J’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai écrit une longue lettre à ma famille, où je leur expliquais mon histoire. Hors de question de leur dire en face : j’avais bien trop peur de leur réaction ! Et, au final, tout s’est très bien passé : « Mieux vaut être heureuse avec une femme qu’avec un homme qui te ferait du mal ! » m’ont-ils dit.
 
Aujourd’hui, je suis en couple depuis quelques mois avec une nana géniale. Et je suis heureuse !
 
« Ma rupture m’a permis de me révéler », Catherine, 37 ans
 
J’ai vécu avec un homme pendant douze ans. On avait tout : une maison, des projets de mariage, et même un petit lutin qui allait arriver. Malgré tout, certaines choses me semblaient bizarres : j’avais une attirance particulière pour les femmes, je fantasmais en secret sur des amies, je me reconnaissais dans la chanson Une femme avec une femme… Bien sûr, à l’époque, j’avais mis tout cela de côté : j’étais « casée », ce n’était pas bien. Mais, il y a un peu plus de huit ans, tout s’est effondré d’un seul coup : mon compagnon est parti, me laissant seule, quelques mois avant la naissance.
 
Ça a été une période terrible. Pendant cinq ans, j’ai navigué entre dépression, soucis professionnels et graves problèmes de santé. J’ai essayé de reconstruire ma vie avec un homme, en vain. J’avais l’impression que la galère ne s’arrêterait jamais.
 
Et puis un jour, j’ai décidé de reprendre ma vie en main. Seule, j’allais pouvoir donner un nouveau souffle ma vie, notamment du côté des sentiments. Je suis allée dans un club lesbien, et j’y ai rencontré une femme. Nous avons eu une liaison de deux mois : entre nous, tout était simple, doux… Rien à voir avec mes relations hétérosexuelles. Je me sentais enfin épanouie.
 
Mais il restait un problème : comment expliquer les choses à mon fils de 7 ans ? J’en ai discuté avec ma compagne de l’époque, je me suis renseignée auprès de psychologues et je lui ai dit : « Tu sais, des fois, les filles aiment les filles, lui ai-je dis. Hé bien, maman, c’est un peu pareil… » Il était très ému que je lui parle à cœur ouvert : il a eu la larme à l’œil et m’a sauté dans les bras. Cela m’a apaisé.
 
Avec ma famille, tout a été très vite : lors d’un repas avec mes parents, mon frère et ma belle-sœur, ça a été l’interrogatoire… Et pour cause : sur mon profil Facebook, j’avais annoncé être « heureuse et amoureuse » ! J’ai fini par tout leur avouer. Heureusement, ils ont compris, et m’ont soutenue dans mon choix.
 
Aujourd’hui ? Je pense avoir trouvé la sérénité, enfin. Avec ma compagne, nous pensons au mariage… et à un deuxième enfant !
 
« J’ai toujours su que j’étais homo », Daisy, 26 ans
 
J’ai toujours été attirée par les filles. Mon premier coup de cœur (de foudre ?) était pour Emmanuelle Béart dans Manon des sources… Après, il y a eu Hélène de Hélène et les garçons, Angelina Jolie, Monica Bellucci, et puis la majorité des amies de ma grande sœur (qui a quand même 12 ans de plus que moi !). Je tombais sans cesse amoureuse des jolies filles : j’avais envie de les regarder éternellement, de les embrasser… C’était fou.
 
Déjà à 5 ans, je flirtais avec mes voisines de lotissement et mes copines d’école. Vanessa, Jessica, Coraline… J’adorais jouer au docteur avec elles. C’était une période très intense, sur le plan sensationnel et même sur le plan sexuel, bien que, concrètement, il ne se passait rien.
 
J’ai aussi eu des amoureux. On se faisait des bisous sur la bouche, des trucs comme ça… Mais si eux étaient avaient des sentiments, moi pas du tout ! Je ne ressentais aucune attirance pour eux. En fait, j’ai toujours su que j’étais homo. Toujours su que je ne rentrais pas dans le moule. Alors, pendant un temps, j’ai caché mes désirs profonds à mon entourage : j’avais peur qu’ils me prennent pour une folle. J’avais honte.
 
A 15 ans, j’ai eu ma première "vraie" histoire d’amour et c’est cette relation (qui a duré 10 ans) qui m’a poussée à me dévoiler complètement : j’ai tout dit à mes parents. Sans ça, je crois que j’aurais laissé traîner les choses….
 
Désormais, j’assume à 100% ce que je suis ! Je revendique même mon orientation sexuelle comme une liberté et j’incite les gens à faire de même. J’essaye de faire bouger les choses : j’ai notamment lancé un projet web destiné aux adolescents qui traversent des questionnements identitaires : « Qu’est ce que j’en sexe ? ».
 
Aujourd’hui, je vais bien, bien que je ne me sente toujours pas complètement libre d’être moi-même dans la rue. Peut-être que je suis parano, mais j’ai toujours du mal à tenir ma copine par la main dans la rue, à l’embrasser… Je me sens épiée.