Le collège catholique Stanislas, à Paris, reçoit l’homme d’Eglise dans ses murs le 29 septembre.
L’intitulé de l’atelier ? « Offrir fraternité et soutien dans l’Eglise aux personnes qui vivent une attirance homosexuelle. » L’intervenant ? L’abbé Louis-Marie Guitton, aumônier national de l’apostolat conservateur « Courage », qui prône la chasteté pour les homos. Son cadre ? Le prestigieux collège catholique Stanislas, dans le VIe arrondissement de Paris. L’un des lieux choisis
par le Congrès Mission pour sa réunion annuelle les 28, 29 et 30 septembre.
Le cocktail a alerté des militants LGBT et la députée de l’Allier Laurence Vanceunebrock-Mialon (LREM). Elle a adressé mercredi un mail au ministère de l’Education nationale, avec qui l’établissement privé est sous contrat, pour dénoncer la tenue de cet atelier le samedi 29. Son objectif : que Jean-Michel Blanquer fasse annuler la venue de l’homme d’Eglise.
« Un établissement, même catholique, n’a pas vocation à accueillir une personne qui tient de tels propos sur les homosexuels, nous explique l’élue. Cette personne veut modifier l’orientation sexuelle des gens, c’est ce qu’on appelle des t
hérapies de conversion. Et leur publicité n’a pas à se faire dans un collège. »
Ces pratiques, qui visent à « traiter l’homosexualité », sont interdites à Malte, seul pays européen à les avoir bannies. En France, elles sont légales, mais le gouvernement a ouvert en septembre une mission d’information chargée de recueillir des témoignages de personnes prises en charge par ces groupes.
Joint par Le Parisien – Aujourd’hui en France, le directeur de l’établissement, Frédéric Gautier, a assuré ne pas avoir connaissance de tous les ateliers proposés lors du congrès. S’il n’a pas souhaité commenter davantage l’affaire, il a répondu à l’élue dans un courrier vendredi.
Il explique que l’événement se tiendra dans l’après-midi du samedi, et donc en-dehors des heures de cours. Ce qui ne change rien pour Laurence Vanceunebrock-Mialon, opposée à la présence dans les murs d’un établissement scolaire de «Courage».
«Ces désirs homosexuels ne constituent en aucun cas une identité»
Né aux Etats-Unis, ce mouvement est classé parmi les plus traditionnels de l’Eglise catholique et s’est implanté en France en 2014. Sur l’un
de ses sites, « Courage » raconte organiser des retraites spirituelles et des week-ends pour les homosexuels volontaires. « Si l’un de nos membres veut tenter de s’orienter vers un développement hétérosexuel, nous l’encourageons et nous l’aidons », met en avant « Courage ».
Des initiatives qui hérissent. En mars, l’évêché de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) a annulé deux conférences de l’apostolat à Bayonne et à Pau après une intense mobilisation des associations LGBT locales. Et en 2016, d’autres militants de Saône-et-Loire avaient dénoncé une intervention de l’apostolat à Paray-le-Monial.
Dans sa communication, le mouvement se refuse à parler de gays ou de lesbiennes. « Ces désirs homosexuels ne constituent en aucun cas une identité : on est d’abord homme ou femme, enfant de Dieu, appelé à la sainteté », peut-on lire s
ur le site du diocèse de Fréjus-Toulon (Var), où exerce l’abbé Louis-Marie Guitton. Contacté, il n’a pas répondu à nos sollicitations.