L’homme avait été retrouvé fin 2013 gisant dans la neige à Oslo.
Le mystérieux étranger polyglotte mais amnésique retrouvé gisant dans la neige à Oslo fin 2013 a été identifié par la police tchèque, a annoncé mercredi la police norvégienne qui espère avoir percé une énigme de près de quatre mois. «Nous avons été informés ce soir par le biais d’Interpol que la police tchèque avait identifié l’homme», a déclaré à l’AFP Oeyvind Torgersen, un responsable de la police d’Oslo. «La police tchèque s’est rendue chez ses parents (…) Nous connaissons son identité», a-t-il ajouté, sans vouloir en dire plus dans l’immédiat.
Après de longs mois de vaines recherches, la police norvégienne avait lancé un appel au public mardi dans l’espoir de déterminer l’identité de cet inconnu. Probablement originaire d’Europe centrale et âgé d’une vingtaine d’années selon les enquêteurs, l’homme ne se souvenait plus de son nom, d’où il venait, ni de la manière dont il était arrivé en Norvège. Les circonstances de sa venue dans le pays scandinave ne sont toujours pas claires.
Mercredi, «John Smith», comme il se fait appeler faute de connaître son nom, a confié à l’AFP qu’il pensait avoir été «détroussé», «sexuellement agressé», «drogué», puis abandonné. «Peut-être qu’ils ont profité du fait que l’Europe a ouvert ses frontières, cette étonnante invention européenne, et qu’ils ont utilisé Oslo comme une décharge pour se débarrasser de moi comme d’un détritus», a-t-il suggéré, incapable cependant de dire qui «ils» sont.
Pour des raisons de confidentialité, la police a refusé de commenter les aspects les plus personnels de son témoignage, mais c’est la section «violences et crimes sexuels» qui a été chargée de l’enquête. «Peut-être que j’ai été trop naïf. Peut-être que j’ai laissé des gens m’approcher et qu’ils se sont amusés avec moi», a avancé «John Smith».
«J’avais déjà le visage bleu»
Un passant l’avait découvert près d’une station de lavage de voiture le 14 décembre très affaibli, insuffisamment vêtu pour affronter l’hiver norvégien et le nez dans la neige. «J’avais déjà le visage bleu», a raconté «John Smith». «Si personne ne m’avait vu, je serais assurément mort avant le lendemain matin, et même probablement bien avant», a-t-il expliqué dans un très bon anglais, teinté d’un accent est-européen.
Grand (1,87 m), les yeux bleus et les cheveux blond foncé, il croit être arrivé contre son gré en Norvège, un pays qu’il ne pense jamais avoir visité auparavant car la météo et la culture ne l’attiraient pas a priori.
Outre la langue de Shakespeare, il dit comprendre le tchèque, le slovaque, le polonais et le russe dans cet ordre de préférence. Mais même si ce n’est visiblement pas sa langue natale, il «pense et rêve» en anglais, accréditant l’idée qu’il a pu séjourner un temps dans un pays anglophone.
Pour tenter de mettre un nom sur ce personnage, la police s’était tournée vers Interpol et une quinzaine d’États pour comparer ses empreintes digitales et son ADN avec les bases de données. Jusqu’à présent en vain. Bredouille, elle s’était résolue à diffuser sa photo auprès du public mardi. Cet appel lui a permis de recueillir des renseignements «très intéressants», a déclaré un de ses responsables, Sturla Henriksboe, mercredi matin à l’AFP. «Surtout en provenance de la République tchèque», a-t-il alors déjà précisé, une piste qui semble donc devoir se confirmer.
«John Smith» assure qu’il a été «drogué» et ligoté. «Sur mes poignets, j’avais de très grosses traces, très rouges, de lamelles de plastique qu’on utilise pour attacher les câbles» informatiques, a-t-il indiqué. Du côté de la police, Henriksboe a confirmé qu’«il avait des marques et des blessures sur le corps».
- SOURCE LIBERATION