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 d’ADHEOS

L’organisation de la Trans+ Pride de Londres revendique 100.000 participant·es à son édition 2025, soit un record d’affluence. Une mobilisation rassurante dans un contexte où les droits des personnes transgenres sont remis en cause au Royaume-Uni par des politiques ouvertement transphobes.

Plus de 100.000 personnes ont défilé ce samedi 26 juillet dans les rues de Londres à l’occasion de la Trans+ Pride, selon l’organisation du cortège. Avec son mot d’ordre « existence et résistance », la septième édition de cette marche a recensé 40.000 participant·es supplémentaires par rapport aux années précédentes, ce qui en fait la plus grande manifestation de soutien aux personnes trans au monde. « Le message est clair : nous ne serons pas effacés. Notre existence est naturelle, historique et durable », a déclaré auprès du média britannique The Guardian Lewis G. Burton, l’un des membres fondateurs de la Trans+ Pride de Londres. Début juillet, la marche des Fiertés de la capitale britannique, qui réunit chaque année plus d’un million de personnes, avait déjà pris pour mot d’ordre la « solidarité avec la communauté trans ».

Dans le défilé aux couleurs du drapeau trans pastel, nombre de pancartes étaient dirigées contre le gouvernement de Keir Starmer (travailliste), au terme d’une année particulièrement difficile pour les personnes trans et non-binaires au Royaume-Uni. Fin 2024, le gouvernement a ainsi interdit les bloqueurs de puberté pour les jeunes transgenres, puis la Cour suprême a statué en avril dernier sur une définition juridique de la femme basée sur le sexe biologique, excluant les femmes transgenres d’un certain nombre de lieux.

Transphobie gouvernementale

De nombreux slogans, rapporte le média GQ, ont établi des parallèles entre les politiques actuelles et celles, homophobes, de Margaret Thatcher dans les années 1980. Les slogans « Trans healthcare now » (« Soins de santé maintenant pour les personnes trans ») ou encore « Trans rights are no debate » (« Les droits des personnes trans ne sont pas négociables ») ont ainsi résonné tout l’après-midi dans le centre de Londres. Auprès toujours du Guardian, Alex Parmar-Yee, de l’association Trans+ Solidarity Alliance, s’inquiète : « Quand on regarde la proposition d’interdiction d’accès aux toilettes, on se rend compte que, même si l’on considère que le Royaume-Uni est très différent d’un pays comme les États-Unis, c’est une interdiction qui rendrait fier quelqu’un comme Donald Trump. »

« À l’heure où la Cour suprême prend des décisions radicales concernant les personnes transgenres sans consulter aucune personne ou organisation transgenre, et où un petit lobby bien financé de militants anti-transgenres continue de faire la une des journaux et de gaspiller les ressources publiques, notre communauté s’est réunie pour montrer ce que sont la véritable force, la solidarité et la bienveillance », plaide encore Lewis G. Burton. Une résistance face à la réaction LGBTphobe qui ne concerne pas que Londres : la participation record à la Trans+ Pride fait écho à la mobilisation massive lors de la marche des Fiertés de Paris le 28 juin, ou encore aux 200.000 personnes réunies le même jour à Budapest contre Viktor Orbán et l’internationale réactionnaire dont il est l’un des leaders.