Pour échapper au « nouvel antisémitisme », il suffirait aux juifs de France d’en appeler à la destruction d’Israël paraît-il. Pour les gays souhaitant s’épargner la « nouvelle homophobie », en revanche, ça a l’air plus compliqué.
Il est désormais possible, pour
une certaine gauche radicale, de
s’accommoder du « nouvel antisémitisme » sur la base du plus crétin des syllogismes : Israël est en conflit avec la Palestine, les juifs de par le monde sont présumés avoir de la sympathie pour Israël, ergo, des musulmans s’en prennent aux juifs de France… CQFD.
Et si l’indulgence pour les meurtriers de Toulouse ou de Vincennes se limite encore
au rappel de leur enfance malheureuse, le retour des clichés judéophobes les plus rebattus ou la violence à l’égard des porteurs de kippa ne seraient désormais plus que les sous-produits regrettables, certes, mais compréhensibles, du fameux « antisionisme ».
Dont acte. Les juifs sont les victimes collatérales de la méchanceté d’Israël. Que ce pays s’autodétruise ou, au minimum, que les juifs d’ici en appellent clairement à sa disparition, et l’antisémitisme nouvelle manière ira rejoindre son précurseur hitléro-maurrassien dans les oubliettes de l’histoire. On parvient à suivre le raisonnement.
En découle un discours proche de celui des
« néo-féministes pro-voile » (pour lesquelles la critique des religions patriarcales par le « féminisme historique »
est un avatar du néo-colonialisme), conduisant des intervenants aux AG des bloqueurs de la fac de Nanterre à dénoncer « une majorité blanche du Nord » imposant une « vision de la sexualité, qu’elle prétend être universelle et émancipatrice, à l’intégralité de la population non-blanche du Sud ».
Outre l’étonnement que provoque la complaisance d’étudiants organisant par ailleurs des réunions interdites aux «
cisgenres » pour une homophobie aussi débridée (Bouteldja et Boutin, s’il elles n’étaient pas
aussi hostiles l’une que l’autre au mariage entre femmes, pourraient presque convoler), on se demande à quel avenir cette doctrine est promise.
Mais bon, tout change. Dans le temps, après tout, les clichés judéophobes et la violence à l’égard des porteurs de kippa, on appelait ça de l’antisémitisme et tout le monde était contre…