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 d’ADHEOS

La situation se durcit pour les personnes LGBT en Afrique de l’Est. L’Ouganda est sur le point de voter un projet de loi qui mettrait en place une des législations les plus strictes au monde. Les « comportements homosexuels » sont déjà criminalisés. Tout ce qui est considéré comme la « promotion » de l’homosexualité deviendrait illégal. Et les récidivistes seraient passibles de la peine de mort. La loi n’a pas encore été promulguée, mais le pays a déjà vu une montée de l’homophobie ces derniers mois. Certaines personnes queers tentent de trouver refuge au Kenya. Mais leur sécurité n’y est pas non plus garantie.

Dans ce café du centre-ville de Nairobi, Andrew raconte son parcours sans pudeur.  Et avec le sourire malgré les difficultés traversées. Attiré par les hommes, il a fui son pays, l’Ouganda, il y a trois mois, quand son entourage a découvert son orientation sexuelle.

« En Ouganda, les personnes LGBT ne sont pas du tout tolérées. Tout le monde s’est mis à me détester, je n’oublierais jamais ces quelques jours. Je me suis senti tellement honteux, j’ai été humilié, j’ai été insulté… Je ne peux plus retourner dans mon pays désormais. Certaines personnes là-bas sont persuadées qu’en tant que personnes queers, nous allons chercher à soi-disant “recruter” leurs enfants, ils veulent se débarrasser de nous, j’en connais qui ont été tués comme ça ! Il y a une telle injustice… Pourquoi est-ce que mes droits ne sont pas respectés ? Est-ce que je ne suis pas humain ? Je le suis pourtant ! »

En tant que demandeur d’asile au Kenya, Andrew a été orienté vers le camp de réfugiés de Kakuma. Mais il refuse de s’y rendre, en partie, car il craint pour sa sécurité. Amnesty International et une ONG kényane viennent de publier un rapport dans lequel elles qualifient « d’extrêmement dangereuse » la vie dans ce camp pour les réfugiés LGBT. Les deux associations dénoncent des actes homophobes à leur encontre.Elles pointent du doigt notamment du harcèlement et des attaques physiques.

Andrew espère plutôt trouver refuge dans un pays où il pourra « être lui-même. » Car même si les condamnations sont rares, au Kenya les relations sexuelles entre deux hommes restent considérées comme un crime dans le code pénal.

 

SOURCE : www.rfi.fr