Après les confidences de Thierry Ardisson, Marc-Olivier Fogiel recevait mardi 24 février sur son Divan (France 3) Karl Lagerfeld, le créateur et directeur artistique de la maison de couture Chanel. Connu pour son look austère, sa discrétion et son accent germanique, l’homme de 81 ans a pour une fois osé s’épancher sur sa vie privée.
Une mère intransigeante mais ouverte d’esprit
Karl Lagerfeld a de nombreuses fois évoqué sa relation avec Elisabeth, sa maman qu’il a toujours définie comme une femme distante, stricte et parfois même méchante. Une figure maternelle fascinante pour le jeune garçon qu’il était et surtout une mère en avance sur son temps.
Dans l’Allemagne d’après-guerre dans laquelle évolue Karl Lagerfeld, cette femme qui ne tolérait aucun écart a très tôt évoqué l’homosexualité avec son garçon. "Elle a dit que c’était comme une couleur de cheveux, qu’il y avait des blonds et des bruns et que ce n’était pas un sujet", raconte le créateur sur le divan rouge. Un sujet qui le concernait peu à l’époque et pas tellement plus aujourd’hui, comme il l’explique : "Ça n’a jamais été un sujet dans ma vie parce que j’ai toujours vécu dans un milieu où ce n’était pas un sujet. Si vous êtes fils de fermiers dans la Creuse, cela peut être un problème. Je n’ai jamais compris pourquoi on peut en faire autant d’histoires."
L’amour de sa vie mort trop tôt
Son premier grand amour justement, Karl Lagerfeld a accepté d’en parler à Marc-Olivier Fogiel. En 1971, il rencontre Jacques de Bascher, entre eux naît une relation très particulière que le génie de la couture résume ainsi : "Dans Proust, il y a Swann qui vit avec Odette et lui tombe amoureux de quelqu’un qui n’est pas de son genre, voilà mon histoire. Cela n’empêchait pas une affection réelle, profonde et définitive avec Jacques." Découvrant des images d’archives qu’il n’avait jamais vues, Karl Lagerfeld, pour une fois ébranlable, revient sur la mort de son ami/amoureux qui a succombé au sida en 1989. Un homme qu’il a veillé tous les soirs jusqu’à la fin.
Mourir dans la solitude
Tout au long de l’interview, Karl Lagerfeld aborde la mort avec une légèreté déconcertante. Lorsque Marc-Olivier Fogiel rappelle que sa mère n’a pas daigné le prévenir de l’enterrement de son père, le créateur et photographe confirme sans aucune rancune : "Non, elle m’a dit : ‘Tu n’aimes pas les enterrements.’ (…) Je ne suis pas certain que j’aurais dû y aller. Si un jour je meurs, je ne veux pas d’enterrement non plus. Je trouve cela horrible. Je veux juste disparaître comme les animaux de la forêt vierge. C’est horrible d’encombrer les gens avec ses restes." Quant à l’enterrement de sa mère, Karl Lagerfeld n’y est pas allé non plus car elle n’en a pas voulu, tout simplement. "C’est très bien comme ça, on garde le souvenir des vivants. Voir quelqu’un dans une boîte en bois que vous avez connu de votre vivant, c’est très dur", lâche-t-il.
Les confidences de Karl Lagerfeld ont attiré de nombreux téléspectateurs puisqu’ils étaient 657 000 à suivre Le Divan, ce qui représente 7,2% de part de marché a cette heure là, un bon score.
- SOURCE purepeople.com