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 d’ADHEOS

Louis Noguès comparaissait ce lundi pour "injure publique envers un groupe de personnes en raison de son orientation ou identité sexuelle". Lors d’un Conseil Municipal, fin février 2015, il avait fait un rapprochement entre homosexualité et zoophilie.
 
Le 26 février dernier, alors que les débats en Conseil Municipal du Mans portaient sur la relance du centre LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transsexuels) Louis Noguès avait tenu les propos suivants : « J’ai remarqué que, maintenant, ce n’est plus LGBT. Vous avez ajouté: lesbiennes, gay, bisexuels, transsexuels, intersexuels, queers and friendly. (…). Vous avez oublié certainement la zoophilie, c’est ça qui me gêne ». A l’époque, l’association Homogène qui défend les droits des personnes gays et lesbiennes n’avait pas porté plainte mais signalé ces propos au Procureur de la République, lequel avait décidé de renvoyer l’élu en correctionnelle pour injure publique.
 
A la barre, ce lundi après-midi, Louis Noguès n’a pas présenté d’excuse. Il a expliqué que ses propos étaient spontanés, qu’il n’avait pas préparé de texte. « J’ai demandé à l’association Homogène de m’expliquer. Ils voulaient d’abord des excuses. C’est un malentendu que j’ai voulu regretter », s’est justifié l’élu, aujourd’hui exclu du Front National. Louis Noguès a assuré ne pas avoir voulu faire de rapprochement entre homosexualité et zoophilie. « Je le regrette, ce n’était pas mon intention de heurter ou de blesser qui que ce soit », a encore déclaré le conseiller municipal.
 
A l’issue de l’audience, l’avocat de Louis Noguès, maître Philippe Condé-Piquer est revenu sur sa plaidoirie : « je me suis contenté de plaider la vérité, c’est-à-dire celle d’un homme de 71 ans appartenant à une génération où la justice ne s’intéressait pas à ces écarts de langage. Les dispositions légales répressives en la matière datent d’une dizaine d’années. Ces normes mettent plus ou moins de temps à être intégrées suivant sa génération, son éducation etc… »
 
"La communauté homosexuelle a été injuriée" (avocat de l’association Homogène)
 
Pour l’avocat de l’association Homogène, l’injure publique est bien caractérisée. « Vous jetez l’opprobre sur la communauté homosexuelle en mettant sur le même plan cette pratique sexuelle (homosexualité, ndlr) et cette déviance sexuelle (zoophilie, ndlr) », a plaidé maître Jean-Bernard Geoffroy. L’avocat a rappelé que les propos de l’élu avaient bien une portée publique puisqu’ils ont été tenus en conseil municipal. Il a souhaité que le procès ait une valeur pédagogique.
 
A l’issue de l’audience, le président de l’association Homogène a regretté l’absence d’excuses de la part de Louis Noguès : « Je ne demandais pas une contrition en chemise et pieds nus mais confesser une maladresse, etc. aurait pu peser dans le sens qui était le sien, c’est-à-dire de quelqu’un qui aurait commis une maladresse », a déclaré Michel Mayet ».
 
Le tribunal correctionnel du Mans rendra sa décision le lundi 28 septembre 2015.