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 d’ADHEOS

Jura : Cible de tags homophobes, le maire d’un village porte plainte

Le maire d’une petite commune du Jura a déposé plainte après avoir été la cible d’une dizaine de tags homophobes, a-t-il indiqué vendredi, un acte qui s’inscrit dans une hausse des agressions visant les élus locaux. Les inscriptions ont été constatées lundi matin, jour de Noël, a précisé Gabriel Bremond, 72 ans, maire d’Eclans-Nenon, un village d’environ 400 habitants.

Truffées de fautes, elles ont été apposées sur les murs de la mairie, du cimetière, sur un abribus ou encore à même le bitume, a-t-il ajouté, énumérant : « Gabriel en port-jarretelles », « pédophyle », « maire en rute », « travelot »… Des panneaux du camping local, racheté par Gabriel Bremond et son compagnon en 2020, ont également été maculés, a dit l’élu.

« Des imbéciles »

Les tags ont sans aucun doute été réalisés la nuit du réveillon de Noël, selon l’élu. « C’était le Père Noël », a-t-il ironisé. « Il faut tourner tout ça à l’humour et à la dérision », même si « c’est fait par des imbéciles », a ajouté Gabriel Bremond, élu en 2022.

« J’ai appelé immédiatement la gendarmerie » et « déposé plainte, a poursuivi le maire. « Les coupables, on va les trouver », a assuré l’élu, convaincu qu’il y a « plusieurs » auteurs. « Je ne pense pas » qu’ils soient du village, « tous les gens de la commune que j’ai vus sont outrés (…) Ils ont eu peur que je démissionne mais je ne démissionnerai pas, ça serait (…) donner raison » aux auteurs, a-t-il insisté.

« Ça ne me blesse pas », a encore indiqué le maire, se disant toutefois « gêné pour le village ». L’élu dit avoir reçu des dizaines de messages de soutien « de toute la France », venus « d’élus » comme de « privés ». La ministre des Collectivités territoriales et de la ruralité, Dominique Faure, lui a également envoyé un message de soutien, a assuré Gabriel Bremond.

Les violences contre les élus sont un sujet sensible, qui a pris de l’ampleur ces derniers mois. D’après le ministère des Collectivités territoriales, les atteintes verbales ou physiques à l’encontre des élus locaux ont augmenté d’un tiers entre 2021 et 2022. Selon le ministère de l’Intérieur, les agressions envers les élus devraient augmenter de 15 % en 2023, après une hausse de 32 % l’an dernier (2.265 plaintes et signalements).