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 d’ADHEOS

Entre 1942 et 1982, des milliers de personnes ont été condamnées pour homosexualité en France. Bernard Bousset est le dernier d’entre eux, il confie les expériences traumatisantes qu’il a vécues.

L’Assemblée nationale examine depuis ce mercredi 6 mars un projet de loi pour réhabiliter des milliers de personnes condamnées pour homosexualité en France entre 1942 et 1982. Bernard Bousset, le dernier homme a être condamné pour ce délit, est devenu le représentant de cette époque où, pour un baiser, on pouvait finir au tribunal.

“J’ai l’impression que j’ai vécu au Moyen-Âge. À l’époque de mon adolescence, à mes 20 ans, l’homosexualité c’était un délit, c’était une maladie par l’OMS. Être homosexuel, c’était vraiment être un paria de la société, il fallait se cacher”, se souvient Bernard Bousset, invité à l’antenne de RTL. “À cet âge, j’étais un peu mince, un peu efféminé. Je vivais dans une ville de province, Dax, qui était une ville de rugbymen, où je me suis fait massacrer plusieurs fois dans la rue“, confie-t-il.

Avant 1982, il était interdit en France d’avoir des relations homosexuelles avec quelqu’un de moins de 21 ans. Bernard Bousset en avait 23 lorsqu’il a passé la nuit avec un jeune homme de 19 ans. Le lendemain, Bernard Bousset va porter plainte après s’être rendu compte qu’il était parti de chez lui en dérobant des affaires. “Quelques jours après, ils retrouvent le voleur. Alors, je vais au commissariat, je récupère ma montre. Je retire ma plainte, je me lève pour partir et le commissaire de police me dit : ‘Non monsieur, ça ne se passe absolument pas comme ça, asseyez-vous. Vous allez passer au tribunal, vous allez être condamné“, raconte-t-il.

Des années après, ses expériences marquent toujours Bernard Bousset : “J’ai rasé les murs, je n’ai jamais pu travailler dans un milieu que je sentais hostile, où il y avait une majorité d’hétérosexuels. (…) Toute ma vie, j’ai la honte et le sentiment d’injustice totale qui m’habitent“. Aujourd’hui âgé de 82 ans, il confie vivre dans la crainte. “J’ai peur, toujours. Donc, je me cache”, conclut Bernard Bousset.

Source : rtl.fr