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 d’ADHEOS

FAMILLE – Les enfants nés ou élevés dans des couples homosexuels interrogés par l’AFP assurent qu’ils vont bien…
 
Les enfants nés ou élevés dans des couples homosexuels interrogés par l’AFP assurent tous qu’ils «vont bien». «Ce qui compte, c’est l’amour qu’on a reçu» et qu’«on ne nous ait pas menti», disent-ils, conscients des angoisses qu’ont pu ressentir leurs parents.
 
Aujourd’hui adultes, ils ont été contactés par le bouche à oreille ou via des associations. Ils ne sont donc pas forcément représentatifs. Thomas, 27 ans, père d’une petite fille, se dit fier de sa situation familiale. Mais il a tenu à changer son prénom, pour protéger ses deux mamans, qui ont toujours voulu rester très discrètes. Né d’une insémination à l’étranger, il se réjouit que rien ne lui ait été caché. Et assure n’avoir jamais été «en manque de père»: «J’ai grandi dès le départ avec mes deux mères, ça ne m’a pas du tout dérangé, c’était normal pour moi».
 
Le fait de savoir d’où ils viennent, sans ambiguïté, semble en partie expliquer que ces «enfants d’homos» témoignent d’histoires sans problème. Ainsi, Marion Vercelot, 24 ans, raconte aussi qu’on ne lui a jamais menti. «Mes parents se sont rencontrés quand ils étaient au lycée, ils se sont séparés quand j’étais petite», relate-t-elle. «Ensuite, ma mère m’a expliqué qu’elle préférait les femmes».
 
Une pression sociale forte
 
«C’est passé comme une lettre à la poste», assure-t-elle, se disant beaucoup plus traumatisée par la reconstruction familiale de son père, qui a eu un autre enfant par la suite. «L’important, c’est l’amour qu’on reçoit», estime la jeune femme, tout en reconnaissant que petite, elle restait floue sur sa famille lorsqu’elle en parlait avec ses amis.
 
C’est pour aider ces enfants à oser le dire qu’Alexandre Chevalier, 38 ans, a cofondé à Lyon l’association Decla (Des enfants comme les autres). Il affirme avoir personnellement souffert, non pas de l’homosexualité de son père, mais du fait qu’il l’ait avoué trop tard. «Quand il m’a dit qu’il préférait les hommes, j’avais quinze ans», confie-t-il. «Avant, je me doutais que ça allait mal entre mes parents mais je ne comprenais pas bien pourquoi». A l’époque, «la pression sociale était forte», reconnaît-il. C’est d’ailleurs essentiellement «cette pression, le regard posé sur des parents homosexuels, qui peuvent être perturbants», selon lui.
 
«Je n’aimerais pas vivre le même combat que mes parents», témoigne aussi Clotilde Garnier. «Ils ont toujours été angoissés en se demandant si j’allais bien, s’ils n’avaient pas commis une erreur, été égoïstes», raconte-t-elle. «Mais je les rassure, je vais très bien !», lance-t-elle. Cette jeune femme de 20 ans a été conçue par insémination artisanale, après la rencontre, via un journal de petites annonces, entre son père et sa mère, tous deux homosexuels.
 
«L’enfant est tellement désiré»
 
«Il a été convenu dès le départ que j’habiterais chez ma mère, avec ma +deuxième maman+, et que mon père aurait les clés et viendrait quand il voudrait», raconte-t-elle. «J’ai le sentiment que dans les familles homoparentales, l’enfant est tellement désiré que ses parents lui donnent forcément beaucoup d’amour», juge-t-elle.
 
Raphaëlle Munier, 20 ans, cofondatrice de l’association Decla, assure aussi ne pas avoir souffert d’une situation familiale pourtant complexe. «Quand ma mère, bisexuelle, est tombée enceinte, mon père, qui n’était pas au courant, l’a très mal pris», raconte-t-elle. Il ne l’a d’ailleurs reconnue que quelque temps après la naissance. «J’ai été élevée par mes deux mamans, je voyais mon père le week-end, le plus difficile a peut-être été de lui trouver une place», juge-t-elle.
 
Discrète à l’école sur sa situation familiale, elle s’en est finalement ouverte à l’adolescence: «Vers 16 ans, j’ai arrêté de mentir». "Les gens le prennent bien", se réjouit-elle, avant d’ajouter: «C’est important de montrer qu’on a eu une enfance normale».