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 d’ADHEOS

«Demoiselle» affectée de «troubles psychiatriques», «anormal»… Nichi Vendola, ouvertement homo, s’est copieusement fait insulter hier par un adjoint au maire de Lecce, dans les Pouilles, provoquant une polémique dans un pays où il n’existe toujours pas de loi contre l’homophobie.
 
Les déclarations, sur le réseau social Facebook, d’un adjoint au maire des Pouilles (sud de l’Italie), qui a traité le gouverneur de gauche de la région Nichi Vendola (ci-contre), ouvertement gay, de «demoiselle» affectée de «troubles psychiatriques», a provoqué hier une polémique en Italie.
 
«Dans la nature, il n’existe que deux types d’êtres humains: l’homme et la femme. Le reste est classifié comme relevant de troubles psychiatriques à traiter par la psychanalyse», a écrit Giuseppe Ripa, adjoint au maire de Lecce chargé des Transports membre du Peuple de la Liberté, le parti de Silvio Berlusconi.
 
 
«Un conseil municipal homophobe»
Le maire de Lecce, Paolo Perrone, a pris ses distances avec les déclarations de son adjoint, également sur Facebook: «J’aime faire de la politique en débattant avec mes adversaires sur les contenus, pas sur les préférences sexuelles de tel ou tel, qui relèvent de la vie privée.» Un appel resté lettre morte: M. Ripa a réaffirmé que M. Vendola était «anormal».
 
M. Vendola s’est refusé à réagir mais la vice-présidente des Pouilles, Loredana Capone, a déploré que Lecce ait «aujourd’hui un conseil municipal homophobe», soulignant que l’attention médiatique soulevée par cette affaire était un bon indicateur de la honte que la ville doit supporter à cause des déclarations d’un de ses adjoints.
 
Une loi pour sanctionner les dérapages
«Toute personne exerçant des fonctions publiques ne peut en faire une tribune pour promouvoir la haine et la discrimination», a dénoncé pour sa part Paolo Patané, président d’Arcigay, principale organisation de défense des homosexuels en Italie. Le Parti démocrate (PD, gauche), par la voix de la députée Paola Concia, a demandé à ce que «ceux qui prononcent de telles phrases restent en dehors de la sphère publique».
 
Le propre parti de M. Ripa, le Peuple de la Liberté, a condamné «sans réserves» son dérapage: «Il est urgent de mettre en oeuvre une loi qui sanctionne de tels comportements», a affirmé le sénateur Raffaele Lauro. L’Italie ne reconnaît pas les unions homosexuelles et il n’existe pas non plus de loi contre l’homophobie.