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 d’ADHEOS

Raison invoquée par la droite: «Les homosexuels sont des citoyens comme les autres» – qui n’ont pas besoin de loi spécifique, donc. Ce rejet a provoqué la colère des militants homosexuels, qui réclament l’intervention de l’Union européenne
 
En s’opposant hier soir à une loi contre l’homophobie, c’est la deuxième fois que les députés italiens rejettent le texte contre l’homophobie soutenu par la gauche, qui prévoit notamment la condamnation des gestes, actions et déclarations homophobes.
 
 «Les homosexuels sont des citoyens comme les autres… Nous ne voulons pas d’une législation qui différencie les individus devant la loi» «Dernier outrage»
«Ce parlement a décidé de trahir la justice et soutenir la violence», s’est insurgé Paolo Patanè, responsable de l’association Arcigay, qui parle du «dernier outrage d’une majorité composée d’hommes médiocres et pleutres, d’une volonté politique de poser des embûches aux LGBT à travers le pays». Il a appelé l’Union européenne «à nous aider face à cette augmentation extrêmement dangereuse de l’homophobie, de la xénophobie et du racisme que le parlement italien a décidé de légitimer».
 
Un député du parti du chef du gouvernement Silvio Berlusconi (centre-droit), Fabrizio Cicchitto, a rejeté toute accusation d’homophobie et justifié le rejet de ce texte par le fait que «les homosexuels sont des citoyens comme les autres». «Nous ne voulons pas d’une législation qui différencie les individus devant la loi… ce qui est d’ailleurs inconstitutionnel», a-t-il argumenté.
 
«Du côté des violents»
Cette proposition de loi était défendue par le Parti démocrate (PD, opposition). «Une majorité du parlement a choisi aujourd’hui de se tenir aux côtés des violents et non des victimes de la violence et de la discrimination», a déclaré une députée ouvertement lesbienne et elle-même victime d’homophobie de ce parti, Anna Paola Concia, qui avait mené la bataille pour que ce texte soit à nouveau examiné après une première tentative avortée en 2009.
 
Depuis plus d’un an, l’Italie a connu une recrudescence des agressions homophobes, conduisant les associations homosexuelles à organiser des manifestations et réclamer une loi anti-homophobie dans ce pays qui ne reconnaît pas les unions homosexuelles. L’an dernier, interrogé sur ses frasques sexuelles, Silvio Berlusconi avait lancé: «Mieux vaut être passionné par les jolies filles qu’être gay».