Un professeur de philosophie homosexuel enseignant dans un lycée public de Trieste, dans le nord-est de l’Italie, a reçu un blâme pour avoir retiré le crucifix qui ornait le mur de sa salle de classe, dénonce lundi une association athée.
Davide Zotti, également militant homosexuel, raconte sur sa page Facebook avoir retiré en octobre ce crucifix présent dans toutes les classes de l’école publique italienne pour protester contre les "propos homophobes" de l’Eglise catholique.
Convoqué début décembre par le rectorat, il a reçu un blâme officiel pour avoir retiré du "mobilier scolaire" et multiplié les déclarations à ce sujet dans la presse. "J’ai retiré le crucifix et j’ai exercé mon droit et mon devoir de défendre la laïcité de l’Etat pour lequel je travaille. Pour le rectorat, j’ai enfreint à mes devoirs", écrit-il sur sa page.
"J’ai perdu: les crucifix ont récemment été remis dans mes salles de classe et je vais devoir reprendre les cours avec la marque de la censure de mon administration", regrette-t-il.
Le catholicisme n’est officiellement plus religion d’Etat en Italie depuis 1984 mais une ordonnance, adoptée pendant la période fasciste et imposant la présence de crucifix dans les écoles n’a jamais été abolie. Après les avoir interdits en novembre 2009, la Cour européenne des droits de l’Homme a infirmé sa décision en 2011 en estimant que ces symboles religieux pouvaient rester dans les classes parce qu’ils n’avaient pas d’influence sur les enfants.
"Il est stupéfiant qu’encore en 2014, une école publique ne trouve pas mieux pour imposer le crucifix que de recourir à une circulaire fasciste", a dénoncé lundi dans un communiqué l’Union des athées et agnostiques rationalistes (UAAR).
- SOURCE E LLICO