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 d’ADHEOS

Sous le haut patronage de Vladimir Poutine, un maire italien entend bannir de ses rues toute manifestation d’affection entre personnes du même sexe.
 
«Des gays qui s’embrassent en public? Non merci. A partir de maintenant, dans mes bureaux de syndic et de parlementaire européen, outre le crucifix, il y a aura une photo de Vladimir Poutine.» C’est avec cette déclaration sybilline que Gianluca Buonanno, médiatique élu de la Ligue du Nord (un parti xénophobe, europhobe et volontiers homophobe) a annoncé une nouvelle mesure coup-de-poing. Il a rédigé un décret municipal interdisant à deux personnes du même sexe de s’échanger un baiser sur le domaine public de sa commune, Borgosesia – une ville piémontaise de 13’000 habitants, entre Domodossola et Turin. Notre Poutine transalpin a indiqué qu’il était sur le point de signer le texte, qui prévoit une amende de 500 euros (600 fr.) pour les contrevenants. «C’est une question de respect, explique-t-il. Je suis convaincu qu’un tel spectacle est moralement dommageable pour les enfants.»
 
La provocation de Buonanno fait les gros titres de la pressse italienne. L’Arcigay locale l’a qualifiée d’«indécente, c’est le moins que l’on puisse dire. On se demande si Buonanno se rend bien compte de sa fonction: est-ce qu’il sait que dans sa commune et dans sa région, il existe des homosexuels qu’il devrait aussi représenter?» Un appel a été lancé pour l’organisation d’un kiss-in géant dans la ville piémontaise à la rentrée.
 
Mesures saugrenues
Ancien du parti néofasciste Alliance nationale, le politicien de 48 ans est coutumier des provocations des bas étage – qui n’ont pas l’air de freiner son ascension politique. A Strasbourg, par exemple, Gianluca Buonanno a revêtu une bourqa ou a fait mine de se moucher dans le drapeau européen. En tant qu’élu local, il a multiplié les mesures saugrenues, comme offrir à ses administrés 50% de réduction sur le Viagra, interdire le blasphème contre l’Eglise catholique ou rebaptiser les rues aux noms de ses héros personnels: Benito Mussolini ou Ayrton Senna… Reste une homophobie débridée et désinhibée. «Si un gay essaie de venir m’emmerder, je lui donne un coup de pied dans les couilles», avait-il notamment averti, au micro d’une émission de radio nationale, en juillet 2013.