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 d’ADHEOS

Un Royannais de 68 ans condamné à de la prison avec sursis
 
Un Royannais comparaissait, hier, devant le tribunal correctionnel de Saintes, pour des injures et menaces de mort liées à l’orientation sexuelle de ses voisins, Christian et Fiorenzo. Des faits étalés de janvier 2008 à septembre 2010. Il ne fallait pas arriver trop tard à l’audience d’hier pour assister au « mini-fiasco » du prévenu, Roger, 68 ans. Alors que le président, Gérald Faucou, entame le résumé des faits, comprenant pas moins d’une douzaine d’injures et de menaces de mort ouvertement homophobes, le sexagénaire demande à être représenté par un avocat.

 
 
« Vous avez tout de même été averti, il y a près d’un mois et demi », rétorque le président. Pierre Martello, le substitut du procureur, se prononce contre le renvoi. Les trois juges se retirent pour délibérer. Deux minutes plus tard, le président annonce au tribunal que « la demande est rejetée car trop tardive ».
 
 
 
Un renversement des rôles
 
L’audience peut débuter. Ce n’est pas la première fois que Roger a affaire à la justice : il fut condamné en août 2006 par le tribunal de police de Royan pour des violences à l’encontre d’un de ses deux voisins.
 
Il avait, à cette époque, écopé d’une amende de 300 euros. « Rien n’a changé apparemment, commente le président, des menaces de mort ont régulièrement été réitérées depuis. Même des crachats sur les victimes. Ce sont des témoins qui les rapportent. ».
 
Des accusations réfutées par le sexagénaire : « Je suis abattu par ce que vous me dîtes là. Jamais, jamais, je n’ai dit quoique ce soit d’insultant à l’encontre de ces gens ». Tandis que Fiorenzo et Christian ne tiennent pas en place sur leur banc, visiblement outrés par les propos de leur voisin, il renverse les rôles : « C’est moi qui suis la victime. Dans la copropriété, ils se sont ligués contre moi. » Appelés à leur tour à la barre, Christian et Fiorenzo témoignent. « Après l’affaire en août 2006, on pensait que ce serait terminé. Au contraire, ça a été de pire en pire, affirme Christian. Durant tout l’été dernier, nous n’avons pu déjeuner tranquillement sur la terrasse sans être insultés par cet homme »
 
« Mais ce sont eux qui m’agressent en permanence », répond du tac au tac le prévenu.
 
Avocat des victimes, mais également de l’association Adheos (*), qui s’est aussi constituée partie civile, Me Michel Navion (Paris) a plaidé pour l’association « que les injures et les menaces de mort sont constantes et établies ».
 
« Harcelés par leur voisin »
 
Quant aux victimes qui « tremblent dans leur chair », « harcelées par leur voisin », cela ne peut que « perturber leurs vies ». « Inquiété par le comportement du prévenu », Pierre Martello requiert deux mois de prison avec sursis et une amende de 1500 euros (dont la moitié avec sursis). Le prévenu marmonne dans sa barbe : « c’est de l’acharnement sur des faits imaginaires, je suis ébahi ».
 
Le tribunal a condamné le Royannais à trois mois de prison avec sursis, à payer 500 euros à Adheos et 3000 euros au couple de victimes (1500 euros chacun) au titre du préjudice moral. « C’est un avertissement », a conclu le président.
 
(*) L’Association d’aide de défense homosexuelle pour l’égalité des orientations sexuelles