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 d’ADHEOS

 Avec 400.000 touristes étrangers par an dans un pays par ailleurs encore très conservateurs, la cohabitation avec les religieux de Goa connaît des accrocs, alors que le gouvernement veut favoriser le tourisme gay.
  
Depuis fort longtemps, l’Etat de Goa, sur la côte sud-ouest de l’Inde, avec ses grandes plages et ses cocotiers, est une destination prisée par les touristes étrangers – ils sont 400.000 à affluer chaque année. Célèbre aussi pour ses boîtes de nuit, elle attire aussi une importante clientèle gay.
  
Mais l’Eglise catholique locale et des groupes hindous de droite ne l’entendent pas de cette façon. Ils ne souhaitent pas que que les homos soient les bienvenus à Goa, et ils l’ont fait savoir très publiquement.
 
Les gays, un marché attractif
La polémique fait suite à une annonce du gouvernement selon laquelle il n’y était pas opposé. Le responsable du tourisme au sein du gouvernement local, Swapnil Naik, a en effet déclaré cette semaine que même s’il ne courtisait pas activement les touristes homosexuels, Goa ne pouvait ignorer ce marché, car il s’agissait d’une tendance émergente.
 
Dattaram Sawant, membre de l’organisation radicale hindoue Janajagruti Samiti (connue pour s’être opposée en 2008 à un film dans lequel on voyait des divinités indiennes nues), a alors déposé plainte auprès de la police pour empêcher que le sujet soit évoqué lors d’un prochain salon du tourisme. L’image de l’ancienne colonie portugaise, estime-t-il, a déjà souffert dans le passé d’une réputation de «sexe et drogues» et qu’il ne voulait pas lui voir coller «une autre étiquette».
 
«Après la drogue…»
De son côté le groupe Bharat Swabhiman Trust, lié au gourou populiste Baba Ramdev qui avait un jour déclaré que l’homosexualité pouvait «se guérir», a également condamné le gouvernement. «Goa a déjà autorisé le trafic de drogues, les casinos et la prostitution. Maintenant la communauté gay, lesbienne et transgenre. Qui d’autre reste-t-il à inviter ici?», s’est insurgé son porte-parole, Kamlesh Bandekar.
 
Le père Francisco Caldeira, porte-parole de l’archevêché catholique de Goa et Daman, a quant à lui déclaré qu’«on ne pouvait empêcher les gens de venir ici en vacances» mais que «les campagnes touristiques ne devraient pas spécialement les inviter», en faisant référence aux homos.