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 d’ADHEOS

A Anvers, la condamnation de deux jeunes hommes à des peines de prison pour plusieurs agressions homophobes rappelle à nouveau combien la dénonciation des faits n’est pas seulement importante pour les victimes…
 
Deux jeunes hommes ont été condamnés mercredi pour une série d’agressions visant essentiellement des gays, en début d’année, à Anvers. Les deux garçons, Yahya F et Samir M., travaillaient en équipe. Yahya recherchait ses victimes sur un site de rencontre néerlandais. Caché sous un pseudonyme, comme c’est l’usage sur ces sites, il proposait des rapports sexuels contre paiement et donnait rendez-vous à ses «clients» dans le quartier anversois de Linkeroever. Lorsque les victimes arrivaient sur place, un comité d’accueil les attendait. Yahya F. était souvent accompagné de plusieurs mineurs, et parfois de Samir M. Tous ensemble, ils dépouillaient leurs rencontres d’un soir de leur argent, cartes bancaires et téléphone portable. La bande n’hésitait pas à faire usage de la violence: une des victimes a reçu plusieurs coups de couteau à la jambe. Les faits se sont produits en janvier et février dernier.
 
Prison ferme
Yahya et Samir, qui sont âgés de 19 ans, ont été condamnés par le tribunal correctionnel d’Anvers. Yahya F, déjà connu de la justice pour des faits similaires commis alors qu’il était mineur, a écopé de quatre ans de prison, dont 37 mois ferme. Son complice, impliqué dans deux agressions, a été condamné à deux ans de prison, dont la moitié ferme. La victime qui a été poignardée s’est constituée partie civile et a reçu une indemnité provisionnelle de 2.500 euros.
 
Même si l’homophobie n’a pas été retenue comme circonstance aggravante, la peine démontre que le tribunal n’a pas pris l’affaire à la légère. Le président a qualifié les faits de «lâches et condamnables", après qu’à l’audience, les deux garçons aient expliqué qu’ils avaient commis ces agressions pour gagner de l’argent rapidement, en ciblant les homosexuels «parce qu’ils portent moins vite plainte». Six victimes seulement se sont d’ailleurs fait connaître alors que Yahia F. s’était vanté d’en avoir agressé beaucoup plus. L’affaire démontre donc à nouveau que les plaintes pour violences homophobes sont trop rarement déposées, cause de la honte ou la gêne ressentie par les victimes. Alors que porter plainte peut visiblement conduire les agresseurs à de sévères condamnations.