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 d’ADHEOS

Spécial JO – Interview des triathlètes françaises Carole Péon et Jessica Harrison 

Il y a plus d’homophobie dans les sports collectifs masculins”
 
C. P. – Ce que je souhaite, c’est qu’on soit toutes les deux à 100 % mentalement et physiquement dans notre course ce jour-là. Si l’une est meilleure que l’autre, ça ne sert à rien de lui en vouloir. Tant que moi, j’aurai le sentiment d’avoir donné tout ce que je pouvais et de n’avoir aucun regret, ça m’est égal qu’elle soit devant. Mieux vaut que ce soit elle plutôt qu’une autre ! 
 
On associe souvent sport et homophobie. Votre relation a-t-elle déjà été source de gêne ou de remarques ?
 
C. P. – Des études montrent qu’il y a plus d’homophobie dans les sports collectifs masculins et moins dans les sports individuels féminins. Au niveau du triathlon, nous n’avons jamais eu de souci. Les gens ont parlé de notre histoire quand elle a commencé comme ils auraient parlé d’un couple hétéro. Si ma copine n’avait pas été triathlète, je ne sais pas si j’aurais parlé ouvertement de ma relation. Là, on se retrouve sur les courses et on a fait notre choix entre se cacher et vivre normalement. 
 
J. H. – Dans certains sports, l’effet groupe pousse parfois à faire des blagues qui ne volent pas très haut. J’ose espèrer qu’il n’y a qu’un tout petit pourcentage d’homophobes purs. C’est en vivant notre amour au grand jour que les mentalités évolueront.
 
Dans les compétitions, on retrouve les mêmes athlètes, qui nous connaissaient avant qu’on soit ensemble. Et à la fin de la journée, c’est toujours à nous qu’on demande : « Les filles, qu’est-ce qu’on fait ce soir ? »