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 d’ADHEOS

Le Hongrois Viktor Orban, qui mène une politique ouvertement homophobe depuis plusieurs années, affronte dimanche une opposition menée par le conservateur Peter Marki-Zay.

A 58 ans, il règne sur ce pays d’Europe centrale depuis douze ans avec son parti Fidesz, ce qui fait de lui le plus ancien dirigeant en exercice dans l’Union européenne (UE). Après la large victoire de 2018, ces élections s’annoncent plus serrées.

Depuis son retour au pouvoir en 2010, il se revendique désormais d’une démocratie “illibérale”, professant son admiration pour Vladimir Poutine tout en s’attirant les foudres des défenseurs de libertés. Au nom de la protection d’une “Europe chrétienne”, le dirigeant souverainiste récuse le droit d’asile des migrants originaires d’Afrique ou du Moyen-Orient et fait ériger une clôture de plusieurs centaines de kilomètres aux frontières sud de la Hongrie.

Il vante les valeurs familiales traditionnelles et adopte un arsenal de mesures anti-LGBT+, tout en renforçant son emprise sur la justice, les médias ou encore les universités.

Depuis l’été 2021, évoquer l’homosexualité devant des mineurs est en effet passible d’une amende. Cette loi est l’aboutissement d’une série de mesures prises au fil des ans et jugées “homophobes” par les ONG. Les “valeurs traditionnelles” de la famille et du mariage ont été gravées dans la Constitution dès son retour au pouvoir en 2010.

Ne manquant jamais une occasion de fustiger “l’élite technocratique” de Bruxelles, Viktor Orban aime s’afficher avec des figures des droites dures, de Donald Trump à Jair Bolsonaro, en passant par Marine Le Pen et jusqu’à récemment le maître du Kremlin.

Son opposant, Peter Marki-Zay, également connu sous ses initiales MZP, s’est fait connaître en 2018 quand il a fait tomber un bastion réputé imprenable du Fidesz, Hodmezovasarhely (prononcez Hode-maizeu-vachar-heille), lors de municipales où il s’était assuré le soutien de toute l’opposition. Fort de cet état d’esprit, résumé par son slogan “Ni à gauche ni à droite, vers le haut!”, ce catholique pratiquant de 49 ans a déjoué tous les pronostics et remporté les primaires de l’opposition en octobre 2021. “Je ne suis pas un politicien typique”, confiait-il alors à l’AFP, revendiquant sa “franchise”.

Catholique pratiquant et père de sept enfants, il avait “fait campagne avec enthousiasme” pour Viktor Orban, avant son premier mandat à la tête du pays. Avant que ce dernier “ne gâche tout” en bâtissant “un régime autoritaire”. S’il est élu, il veut mettre un terme à la dérive “anti-démocratique” de son pays et le faire revenir dans le camp “européen”.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le chef de file de l’opposition n’a eu de cesse d’épingler “l’isolement” de Viktor Orban, vu “comme le dernier allié de (Vladimir) Poutine au sein de l’UE et de l’Otan”. Economiste et ingénieur de formation, Peter Marki-Zay a travaillé cinq ans dans le marketing aux Etats-Unis, mais aussi en France et dans d’autres pays européens. “J’ai appris à accepter les différences entres le gens et les cultures”, dit ce “grand fan” de l’ancien président américain Barack Obama.

Il assume ses messages “percutants”, voire “radicaux”, face aux “mensonges et à la propagande” du camp Orban. Il a ainsi suscité la controverse en assurant que la moitié des membres du gouvernement Orban étaient gay, affirmant vouloir dénoncer la politique “homophobe” de l’exécutif. Face aux sondages qui donnent l’opposition perdante, MZP répond n’avoir “jamais gagné les enquêtes d’opinion”. “Pourtant, je n’ai jamais perdu d’élection”, lance-t-il, bravache.