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 d’ADHEOS

La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé mercredi qu’une réunion aurait lieu à la fin du mois de mai pour faire "évoluer" la question de l’exclusion des homosexuels du don du sang en France.
 
"Je vais provoquer une réunion à la fin du mois de mai avec l’ensemble des acteurs concernés pour voir comment faire évoluer le questionnaire" proposé aux donneurs afin de mettre fin à "cette discrimination qui interdit aux homosexuels de donner leur sang parce qu’ils sont homosexuels mais en même temps qui garantisse la sécurité de tous ceux qui ont besoin de sang pour leur santé" a-t-elle déclaré à la sortie du Conseil des ministres.
 
Marisol Touraine était interrogée sur une décision de la Cour de justice européenne qui a estimé mercredi que l’exclusion permanente des homosexuels du don du sang pouvait être justifiée mais "sous de strictes conditions" avant d’inviter la France à trouver "des méthodes moins contraignantes que l’exclusion permanente du don de sang".
 
Les homosexuels sont exclus de la collecte du sang en France depuis 1983 en raison d’un risque accru de contamination par le virus du sida. Leur exclusion est permanente contrairement aux hétérosexuels qui font seulement l’objet d’exclusions temporaires (en général quatre mois) lorsqu’ils ont eu des rapports sexuels à risques (non protégés ou avec plus d’un partenaire au cours des 4 derniers mois).
 
Mais les choses ont commencé à évoluer ces dernières semaines Les députés ont voté au début du mois à l’unanimité un amendement – soutenu par Mme Touraine – visant à lever les discriminations relatives à l’orientation sexuelle des donneurs et à leur substituer des critères fondés sur les comportements à risques.
 
L’amendement est juridiquement dépourvu de portée pratique dans le mesure où le sujet relève d’un arrêté et non de la loi.
 
En se basant sur les préconisations d’un groupe d’experts, Marisol Touraine a pour sa part annoncé devant l’Assemblée son intention de modifier prochainement le questionnaire proposé aux donneurs en supprimant toute référence à leur orientation sexuelle et de remplacer l’exclusion définitive par "une exclusion temporaire de douze mois" après le dernier comportement à risque.
 
Selon un communiqué du ministère de la Santé, la réunion de fin mai devrait aboutir "à proposer un nouveau questionnaire et un nouvel arrêté, organiser une meilleure information du donneur et promouvoir l’information générale autour du don en France".
 
François Hollande, avant la présidentielle de 2012, avait promis d’autoriser le don du sang aux homosexuels. Dix des 28 pays de l’Union européenne sont passés d’une exclusion permanente à des contre-indications temporaires, de durée variable en fonction de la prise de risque sexuel.
 
En Italie, Espagne et Pologne, les exclusions temporaires sont du même ordre pour les comportements à risque hétéro ou homosexuels.