C’est l’une des promesses faites hier par le ministère de l’Intérieur qui recevait le comité Idaho, organisateur de la journée mondiale contre l’homophobie, pour «faire le point». Bruno Wiel, victime d’une violente agression en 2006, était également présent
Un rendez-vous pour «faire un point» sur la lutte contre l’homophobie. Le comité Idaho, organisateur de la journée mondiale contre l’homophobie, a été reçu hier au ministère de l’Intérieur par un conseiller de Claude Guéant et un représentant de la direction générale de la police nationale.
Agent référent dans chaque commissariat
Selon le président d’Idaho, le ministère a assuré hier au comité que les enquêtes sur les victimes menées par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) sur les victimes intégreraient dès 2012 les actes homophobes.
D’après lui, le ministère a en outre affirmé qu’un agent référent spécialement chargé de recueillir les plaintes d’homos serait affecté à chaque commissariat et gendarmerie, sur le modèle de l’accueil réservé aux femmes battues. Le gouvernement s’est enfin engagé à travailler avec Idaho sur une campagne visant à inciter les victimes à porter plainte.
En revanche, Bruno Wiel, victime en 2006 d’une violente agression homophobe et également reçu place Beauvau, s’est dit «très choqué des chiffres annoncés sur le nombre d’actes homophobes qui pour eux stagnent voire baissent alors que toutes les associations dénoncent un nombre en augmentation».
Actes homophobes en recul… ou en augmentation?
Selon les statistiques avancées par l’Intérieur, le nombre d’actes homophobes a reculé entre 2009 et 2010, passant de 136 faits recensés à 89, soit une diminution de 34,56%. Toujours selon le ministère, le nombre d’agressions à caractère homophobes sont passées dans le même temps de 104 à 73, soit une baisse de 29,81% et celui des injures de 32 à 16.
Les signalements recueillis par la plate-forme de veille internet de l’Office spécialisé de la police judiciaire ont eux fortement augmenté, à 699 signalements en 2010 contre 63 en 2009, selon le ministère
L’association SOS-Homophobie indique elle dans son dernier rapport avoir enregistré en 2010 la plus forte hausse de signalements d’homophobie (1.483, +18%) depuis 15 ans, ainsi qu’une une forte montée (+ 66%) de l’homophobie sur internet, devenu le principal vecteur d’actes homophobes.
