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 d’ADHEOS

Les droits des personnes lesbiennes, gay et bisexuelles ont fait des progrès en 2020, mais 69 pays continuent de criminaliser les relations consensuelles entre personnes de même sexe.
 
Si les droits des personnes lesbiennes, gay et bisexuelles ont fait des progrès en 2020, soixante-neuf pays continuent de criminaliser les relations consensuelles entre personnes de même sexe, a souligné dans son rapport annuel, mardi 15 décembre, l’Association internationale des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, trans et intersexes (ILGA).
 
Selon l’association ILGA World, au moins 34 Etats membres des Nations unies ont appliqué ces lois criminalisantes ces cinq dernières années, et elle estime que leur nombre est « peut-être beaucoup plus élevé ». « Partout où de telles dispositions existent », explique Lucas Ramon Mendos, coordinateur de la recherche à ILGA World et principal auteur du rapport paru mardi, « les personnes peuvent être dénoncées et arrêtées à tout moment, même si elles sont simplement soupçonnées d’avoir des relations sexuelles avec une personne de même sexe. Les tribunaux les poursuivent activement et les condamnent à la prison, à la flagellation publique, voire à la mort ».
 
« Ce chiffre a baissé d’un point cette année, car le Gabon a fait marche arrière par rapport à la disposition criminalisante qu’il avait adoptée en 2019 – qui est devenue la loi de ce type à la vie la plus courte de l’histoire moderne », a noté Lucas Ramon Mendos. « De plus, la semaine dernière, le Parlement du Bhoutan a approuvé un projet de loi visant à dépénaliser les relations consensuelles entre personnes de même sexe, qui pourrait bientôt être promulgué », a-t-il ajouté.
 
La pandémie de Covid-19 a eu, là aussi, des effets délétères. « Dans de nombreux endroits où les lois étaient déjà une cause d’inégalité, les choses n’ont fait qu’empirer », a accusé Julia Ehrt, directrice des programmes d’ILGA World. Et de citer la Pologne, où prolifère ce que l’on appelle les « zones sans LGBT », l’Indonésie, qui a cherché à donner une nouvelle impulsion aux « thérapies de conversion », et la Floride (Etats-Unis), où ont été annulées deux interdictions de telles pratiques, par exemple.
 
Ces « thérapies » sont censées changer l’orientation sexuelle et sont extrêmement critiquées, en raison des risques psychologiques qu’elles présentent pour les personnes qui les subissent.
 
Développements positifs
 
L’ILGA World a cependant, « contre toute attente » de son propre aveu, trouvé des développements positifs en 2020. Ainsi, note l’organisation en juillet 2020, le Soudan a abrogé la peine de mort pour les actes sexuels consensuels entre personnes de même sexe, l’Allemagne est désormais l’un des quatre Etats membres des Nations unies qui ont interdit les « thérapies de conversion » au niveau national et « d’autres juridictions en Australie, au Canada, au Mexique et aux Etats-Unis ont suivi cet exemple ».
 
L’association se réjouit également du fait que le mariage pour tous « soit désormais une réalité dans vingt-huit Etats membres des Nations unies ». Le Costa Rica est devenu le premier pays d’Amérique centrale à autoriser le mariage égalitaire et « trente-quatre Etats membres des Nations unies prévoient des formes de reconnaissance du partenariat pour les couples de même sexe, puisque Monaco et le Monténégro ont voté pour leur reconnaissance légale au cours des douze derniers mois », souligne encore l’organisation internationale établie à Genève.
 
En décembre 2020, 81 Etats membres des Nations unies disposent de lois protégeant contre la discrimination au travail fondée sur l’orientation sexuelle. « Il y a vingt ans, ils n’étaient que quinze », rappelle l’ILGA World.