Les prêtres aux évêques suisses: «Cause toujours…»
L’exclusion des femmes, des remariés ou des gays reste lettre morte, proclame une pétition signée de 200 prêtres et théologiens. Un acte de défiance contre une hiérarchie catholique de plus en plus rigide.
Il y a comme un vent de révolte qui souffle au sein de l’Eglise catholique suisse. En quelques jours, 229 prêtres et théologiens alémaniques ont signé la Pfarrei-Initiative, l’«Initiative des paroisses», appelant à une réforme profonde de l’institution. Selon eux, la réalité force les communautés à faire fi des règles – inapplicables – édictées par la hiérarchie.
«Nous ne voulons plus devoir décider qui est digne et qui est indigne de sacrements», peut-on lire dans le texte de la pétition. «Il est évident» que les paroisses accueillent des personnes d’autres dénominations chrétiennes, qu’on ne refuse pas la communion aux individus remariées et que les laïcs, hommes et femmes, peuvent prêcher. L’un des dix points relevés par les initiants est relatif aux gays et lesbiennes pratiquants. «Nous considérons les gens avec des orientations sexuelles différentes sont évidemment nos frères et sœurs, et nous travaillons afin d’assurer qu’ils appartiennent à notre Eglise, avec tous les droits et devoirs que cela comporte.»
Sourde oreille
Emanant de membres de l’Eglise lucernoise, qui n’en est pas à sa première fronde contre le dogme catholique, ce texte de défiance a été balayé par les évêques de Suisse alémanique. Ces derniers se seraient réunis en téléconférence pour y répliquer, rapporte le «Blick». Ils ont jugé vendredi que les signataires empruntaient une «voie inacceptable». «Ce qui est une réalité c’est que nous sommes une Eglise universelle. On ne provoque pas de division au nom de Jésus. Celui qui agit ainsi ne sert que ses propres intérêts», a réagi le porte-parole du plus grand diocèse du pays, dirigé par l’ultratraditionnaliste Mgr Vitus Huonder.
- Source 360 CH