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 d’ADHEOS

Le collectif L’égalité, ni + ni – organise une manifestation pour l’égalité des droits civiques, samedi. Le mot d’ordre sera de défendre le projet de loi du gouvernement.
 
Aides, Adhéos (Association d’aide et de défense homosexuelle pour l’égalité des orientations sexuelles) dont le siège est à Saintes, l’association féministe Femmes solidaires, l’association poitevine En tous genres, la CGT… Ils se sont constitués en un collectif et, samedi, ils seront tous au coude à coude, lors de la manifestation régionale organisée à Angoulême (1).
 
« Angoulême s’inscrit dans un mouvement national. Des manifestations sont programmées dans toutes les régions. Et une manifestation est prévue à Paris le 27 janvier », indique Frédéric Hay, le président d’Adhéos. Lors de ces rassemblements, le mot d’ordre sera de défendre le projet de loi du gouvernement sur l’égalité des droits. Ce n’est pas tant l’idée du mariage en lui-même que la possibilité pour tous d’y accéder, que l’on soit hétéro, gay ou lesbienne qui est ici mis en avant. Qu’une certaine discrimination soit définitivement mise au rencart.
 
Et de ce point de vue-là, le retrait du projet de loi de la partie concernant la Procréation médicalement assistée (PMA) est considéré sinon comme une reculade politique, au moins, « comme une erreur de communication en l’annonçant tout juste avant la manif de dimanche dernier. De ce côté-là, c’est décevant. Après, sur le fond, que ce point soit repris dans le cadre d’une loi plus large sur la famille, ce n’est peut-être pas plus mal. C’est une question délicate qui mérite une réflexion approfondie », poursuit Frédéric Hay. Et l’on peut se demander si la manifestation de samedi n’est pas purement et simplement une réponse à celle organisée dimanche dernier par les opposants au projet de loi. Oui et non, si l’on croit les organisateurs. « Le rendez-vous était prévu avant », argue Gérard Chauvin, artiste plasticien, « à l’homosexualité revendiquée », cheville ouvrière de la manif, premier à avoir sollicité les énergies.
 
Mais l’idée de montrer que la mobilisation n’est pas que d’un côté est, bien évidemment, également présente. Les uns et les autres de dénoncer le combat d’arrière-garde des opposants au projet. « Ils sont à la traîne de l’Histoire et de l’évolution de la société », juge Frédéric Hay. « Ce sont les mêmes qui étaient contre le Pacs et qui aujourd’hui le défendent en disant qu’il suffit bien, comme Christine Boutin », ajoute Fabrice Neaud, auteur de BD.
 
Le rassemblement est ainsi pour chacun l’occasion de réaffirmer ses engagements face aux discriminations de toutes sortes et à l’homophobie. Pour Femmes solidaires, « hier, c’étaient les femmes qui avaient moins de droits que les hommes, aujourd’hui ce seraient les homos qui en auraient moins que les hétéros. L’égalité des droits ne doit pas être appréciée en fonction du sexe ou de l’orientation sexuelle. Évelyne Videau, la secrétaire départementale de la CGT évoque, pour sa part, le harcèlement, la discrimination, voire les violences dont sont victimes les homosexuels au sein des entreprises, « j’ai le cas précis d’une femme en Charente », dit-elle.
 
Car il est clair que le débat du mariage pour tous et de l’égalité des droits civiques a fait remonter des sentiments peu glorieux. « Dimanche, c’était bien l’homophobie qui était dans la rue », lance Frédéric Hay. Dans ce contexte, le fait que la manifestation régionale se déroule dans la cité des Valois n’est pas anodin. « D’après les remontées de nos différentes antennes, la Charente et Angoulême sont des points noirs dans la région », affirme le président d’Adhéos.
 
Gérard Chauvin acquiesce. Il en veut pour preuve, les affiches et tracts annonçant la manif que l’on retrouve déchirés ou jetés à la poubelle, peu de temps après avoir été posés ou distribués. « Surtout sur le Plateau, dans les quartiers dits difficiles, on n’a pas remarqué cela. » Rien de cela, a priori à Niort ou Poitiers.
 
Alors, samedi, le collectif espère bien que nombre de citoyens viendront rejoindre son combat : « De toute façon, les sondages montrent que les Français sont favorables à ce projet de loi », observe Frédéric Hay.
 
(1) La manifestation partira samedi, à 14 heures, de la Gare, passera par le carrefour de l’Éperon, puis le Champ-de-Mars. Elle remontera la rue Hergé pour rejoindre l’hôtel de ville.