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 d’ADHEOS

Elles vont porter plainte pour injures homophobes et diffamation. Les deux boulangères de Guimps veulent "être respectées".
 
Elles ont repris cet automne l’unique boulangerie de Guimps, commune de 475 habitants proche de Barbezieux et à la frontière avec la Charente-Maritime. Carole Loiseau et Martine Léonard sont mariées, et depuis leur installation, elles vivent une situation "très difficile". Les boulangères expliquent être victimes de propos à caractère homophobe, d’intimidations et de diffamation.
 
Des accusations qui vont faire l’objet d’une plainte nominative, visant donc des personnes identifiées, ce mercredi à la gendarmerie de Barbezieux.
 
"Bassesse et bêtise"
 
"Cette situation est physiquement et moralement insupportable et empiète sur notre commerce. On cherche à nous atteindre. Notre seule volonté est que ça s’arrête et qu’on soit respectées", tranche Carole Loiseau qui a décidé de ne plus cacher la situation qu’elle dit endurer avec sa compagne.
 
Les insultes ont été notamment entendues dans des commerces de communes alentour. "Ce qu’on nous a rapporté ou constaté ce sont des réflexions comme “C’est le pain fait par les gouinasses”", ajoute Carole Loiseau qui dit que "certains villageois refusent la tournée de notre camion."
 
Le maire de la commune, Pierre Ravail, a choisi d’adresser un communiqué de presse en fin de semaine dernière pour "que cette affaire s’arrête et vite".
 
L’élu qui dit agir avec le soutien du conseil municipal et de très nombreux Guimpsois, rappelle que les injures et diffamations homophobes sont punies par la loi: "Je me dois de dénoncer la bassesse et la bêtise de ces actes qui nuisent à la vie privée et professionnelle de mes administrées, et qui donnent une bien mauvaise image du monde rural dont j’ai l’habitude d’être fier et qui, par la faute de quelques idiots, deviendrait un monde rustre et arriéré."
 
Outre les insultes, les boulangères ont été victimes d’une dégradation du tableau électrique du laboratoire de leur commerce.
 
Carole Loiseau, originaire de la région, qui a travaillé dix ans dans une banque reconnaît avoir pensé tout plaquer: "J’ai engagé une reconversion professionnelle, on s’est installées ici pour s’épanouir. Mais ce qu’on vit est très dur. On veut rester mais il faut que les choses changent." En plus du couple, la boulangerie emploie deux personnes.