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 d’ADHEOS

La cour pénale d’Aigion, dans le Péloponnèse, a condamné en appel un dignitaire orthodoxe à sept mois de prison dont trois avec sursis pour incitation à la violence homophobe et abus de ses fonctions, a-t-on appris lundi auprès des médias grecs.
 
Athanassios Lenis – Mgr Amvrosios – avait qualifié en 2015 les homosexuels de "lie de la société" et avait appelé à leur "cracher dessus" et à les "noircir (de coups)", dans une adresse écrite à ses fidèles qui avait été également publiée sur internet.
 
Ce prélat de 79 ans, métropolite de Kalavryta (Péloponnèse) qui s’affiche volontiers avec les dirigeants du parti néonazi grec Aube Dorée et qui est connu pour ses diatribes obscurantistes avait été une première fois relaxé en mars 2018 par la cour pénale d’Aigion.
 
A l’époque, la relaxe avait été justifiée au nom d’un droit à la libre expression des hommes d’Église, dans un pays où celle-ci, non-séparée de l’État, jouit d’une forte influence. Mais cette décision avait suscité une vague de critiques parmi les défenseurs des droits de l’homme, ainsi qu’au centre et à gauche du spectre politique.
 
Le parquet avait fait appel de cette décision quelques jours après: celui d’Aigion, pour l’accusation d’incitation à la violence, celui de Patras, chef lieu du Péloponnèse pour la charge d’abus de fonctions ecclésiastiques.
 
Les défenseurs des droits de l’homme s’étaient pour leur part félicité de la comparution en justice du prélat comme d’une étape dans la lutte contre la rhétorique de haine, largement impunie en Grèce, qu’elle émane du clergé orthodoxe, des médias ou du monde politique.