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 d’ADHEOS

L’appel d’un ministre la semaine dernière «pour débarrasser la société de ces individus» a mis en alerte les militants des droits de l’Homme, qui dénoncent une menace «très sérieuse».
 
Le ministre chargé de la région occidentale du Ghana, Paul Evans Aidoo, a récemment demandé aux forces de l’ordre d’interpeller les individus soupçonnés d’être gays et appelé propriétaires et locataires à avertir les autorités en cas de soupçons. «Nous faisons tous les efforts possibles pour débarrasser la société de ces individus», avait assuré M. Aidoo sur les ondes de la radio privée Joy FM la semaine dernière.
 
Des intimidations dont on ne sait pas si elles ont été suivies d’effets. Cet appel aurait plutôt créé une certaine confusion parmi les forces de l’ordre, qui affirment ne pas avoir procédé à des arrestations. Un commandant de police joint par l’agence Reuters au téléphone explique qu’«il est difficile d’arrêter ce type de personne, car il faut des preuves du délit, à moins que quelqu’un porte plainte ou qu’elle soit prise en flagrant délit.»
 
Homosexualité taboue
Le Centre pour l’éducation populaire et les droits de l’Homme (CEPEHRG) reste néanmoins en alerte, et a dénoncé samedi une menace «très sérieuse». «L’appel du ministre à l’arrestation des homosexuels est une violation du droit des individus», a déclaré le directeur de cette organisation, avant d’ajouter «que de tels propos ne feraient que pousser davantage les gays à se cacher». Il y a beaucoup de peur et de panique dans la communauté gay en ce moment» a-t-il témoigné. Il s’est également dit effrayé à l’idée que «si vous êtes seulement soupçonnés d’être gay, vous pourriez être arrêté, intimidé (…) sur votre lieu de résidence, dans votre maison».
 
L’homosexualité est tabou au Ghana comme dans de nombreux pays d’Afrique, mais sa pratique n’est pas strictement illégale, la loi comportant une zone grise. Le ministre Paul Evans Aidoo s’était exprimé sur l’homosexualité après que des médias eurent rapporté que certaines régions du Ghana abritaient un grand nombre de gays. En réaction également, les principales organisations chrétienne et musulmane du pays ont à leur tour condamné l’homosexualité cette semaine