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 d’ADHEOS

Les marches des fiertés organisées dans les pays de l’Est déchaînent encore beaucoup de violences et d’opposition. Hier, les LGBT roumains ont marché sous les intimidations de militants d’extrême-droite, sans qu’il y ait de heurts. En revanche, il y a eu de violents débordements en Slovaquie
 
 
Ils étaient environ 350 pour participer samedi à la septième Gay Fest dans le centre de Bucarest. Un important dispositif de sécurité avait été mis en place pour éviter tout incident lors de cette parade très colorée alors qu’environ 150 militants d’extrême-droite avaient organisé en fin de matinée un rassemblement contre l’homosexualité dans le centre de la ville.
 
 
Sujet encore tabou
Les organisateurs de la Gay Fest ont reçu un soutien fort des ambassadeurs de onze pays — Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Canada, Allemagne, Pays-Bas, Espagne, Suède, Afrique du Sud, République tchèque et Australie — qui ont exprimé publiquement leur «solidarité avec la communauté homosexuelle, lesbienne, bisexuelle et transsexuelle de Roumanie».
 
«L’homosexualité est encore un sujet tabou en Roumanie et les choses ont peu évolué depuis la dépénalisation en 2003. Il faut en parler davantage», explique l’ambassadeur de France en Roumanie Henri Paul. D’ailleurs, à l’exception de l’ancien candidat des Verts à la présidentielle Remus Cernea, quasiment aucun homme politique roumain n’était présent. «Malheureusement, il y a une tradition persistante anti gay en Roumanie. Nous devons gagner en visibilité pour que la société nous accepte davantage et pour pouvoir faire avancer des projets législatifs en faveur d’une égalité des droits», estime le vice-président de l’association ACCEPT, Florin Buhuceanu
 
Skinheads à Bratislava

 
Au même moment, en Slovaquie, plusieurs dizaines d’extrémistes de droite ont attaqué la Rainbow Pride, organisée à Bratislava, obligeant ses organisateurs à renoncer à la marche prévue dans le centre-ville. Le rassemblement avait pourtant réuni un millier de personnes dans le centre de la capitale slovaque. Le défilé devait ensuite parcourir les rues du centre-ville.
 
Hélas, quelque 80 skinheads ont commencé vers 16 heures à s’en prendre aux participants, en jetant des pierres et des fumigènes, malgré la présence d’un important dispositif policier. Parmi les slogans des contre-manifestants: «Déchets!» et «la Slovaquie est à nous!». Les attaques ont fait au moins deux blessés et les policiers ont procédé à huit interpellations, selon la porte-parole de la police. Les forces de l’ordre ont ensuite demandé aux organisateurs de renoncer au défilé prévu. Les participants de la Rainbow Pride se sont ainsi déplacés dans le quartier de Petrzalka, sur l’autre rive du Danube, où une after était organisée dans la soirée.
 
«Les policiers n’étaient visiblement pas préparés à faire face à une telle situation, malgré nos avertissements», déplore l’un des organisateurs, Roman Kollarik. «Une bande d’abrutis, qui utilisent la violence, a entravé notre manifestation. Nous sommes très tristes et déçus», a déploré de son côté la porte-parole de la Rainbow Pride, Romana Schlesingerova.