Le plan de lutte contre l’homophobie présenté hier par Rama Yade, Secrétaire d’Etat aux Sports, semble ambitieux. Un principe: «dans le sport et par le sport». En voici le détail
A l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie, hier, Rama Yade a chevauché à nouveau son cheval de bataille contre l’homophobie, un an après avoir porté à l’Onu son projet de résolution pour une dépénalisation universelle de l’homosexualité(lire article). Réunissant associations LGBT (FSLG, Paris Foot Gay, IDAHO, SOS homophobie…), fédérations et INSEP, elle a présenté un plan d’action contre l’homophobie, «dans et par le sport».
Ce plan dispose déjà de deux ambassadeurs: Gareth Thomas, le rugbyman gallois qui a fait son coming out en décembre (lire article), et la championne de tennis ouvertement lesbienne, et fraîchement retraitée, Amélie Mauresmo.
Deux objectifs, six priorités
Selon Rama Yade, l’objectif est double: «bannir du sport professionnel, du sport de haut niveau, de l’ensemble de nos clubs et de nos associations, les attitudes, les agressions, les insultes homophobes», et «utiliser le sport pour enseigner le respect de la différence d’orientation sexuelle ou d’identité de genre».
Le plan est structuré en six priorités:
– Former: par la mise en place d’un module de sensibilisation à la lutte contre l’homophobie dans la formation de tous les éducateurs sportifs. L’INSEP (Institut national du sport, qui forme les champions) financera par ailleurs des programmes de recherche sur le sujet.
– Connaître: lancement, en collaboration avec SOS homophobie, d’une enquête sur la réalité de l’homophobie dans le sport, dont les conclusions devront être connues d’ici la fin de l’année.
– Ecouter: le Secrétariat d’Etat relayera, auprès du mouvement sportif, le numéro de la ligne d’écoute anonyme de SOS homophobie.
– Rassembler: la Secrétaire d’Etat a demandé que le prochain regroupement relatif à la lutte contre l’homophobie du réseau FARE (Football Against Racism in Europe, qui s’implique aussi dans la lutte contre les discriminations et l’exclusion) puisse se tenir à Paris, début 2011.
– S’engager: Rama Yade proposera à toutes les fédérations la signature de la Charte contre l’homophobie dans le sport, avec des engagements concrets. Plusieurs fédérations ont d’ores et déjà accepté (football, rugby, rugby à XIII, basketball, tennis, karaté, judo et lutte).
– Soutenir: elle proposera que la lettre d’orientation du Centre national du développement du sport (CNDS) inclue désormais la lutte contre l’homophobie dans ses priorités. Des soutiens spécifiques pourront ainsi être apportés à des programmes de lutte contre l’homophobie au niveau local, dans toutes les régions. Dès à présent, la Secrétaire d’Etat a demandé au CNDS de consacrer 100.000 € à des projets sportifs innovants dans le domaine de la lutte contre l’homophobie dans et par le sport.