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 d’ADHEOS

Quelques heures après l’annonce de la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste français tué en Ukraine par un obus russe alors qu’il couvrait pour BFMTV l’évacuation d’un bus humanitaire, la personne qui l’aimait a partagé sur Instagram un hommage poignant à celui qui partageait sa vie.

On aurait presque l’impression de connaître Frédéric Leclerc-Imhoff, dont le nom circule depuis lundi sur tous les réseaux sociaux, et dont le sourire emporté nous fend le coeur en une de tous les médias. C’est l’effet de la compassion, et de la lecture des portraits qu’ont brossé de lui des articles à partir de ce qu’ont bien voulu livrer de lui les proches et les collègues de ce jeune journaliste fauché, ce 30 mai, par un obus russe en Ukraine alors qu’il accompagnait avec ses deux collègues un bus humanitaire près de Severodonetsk, dans l’est du pays envahi par la Russie de Vladimir Poutine. Dans la nuit suivant l’annonce tragique de sa mort, la personne qui partageait depuis un an sa vie avec lui a publié sur Instagram ses propres souvenirs, sa part de “Fred”. “J’ai envie de lui rendre justice avec mes mots, autant que possible”, explique Sam, qui a autorisé têtu· à reproduire son témoignage.

“Fred” par Sam

“Ça faisait tout juste 1 an que j’étais avec Fred”, explique Sam, dépeignant un garçon “sensible, à l’écoute et engagé”, et se souvenant d’une rencontre évidente avec ce “passionné qui n’avait pas peur de le dire” : “Il m’avait dit ‘je t’aime’ au bout de quelques semaineson avait dit fuck à la sobriété imposée et aux faux semblants des débuts de relation.” Passionné, le journaliste qui n’avait que 32 ans à sa mort l’était aussi par son métier, malgré des conditions de travail souvent exigeantes et précaires : “On pouvait discuter de l’actu pendant des heures”.

“Quand il est parti en Ukraine, on se disait qu’un mois sans se voir, c’était vraiment trop long. Un mois, c’est devenu le reste de ma vie.”

“Avec le temps, j’ai aussi appris que c’était quelqu’un sur qui je pouvais réellement compter”, se souvient encore Sam qui, en tant que personne trans et non-binaire (iel/il), sait ce que cela signifie. Et rend hommage à une belle âme : “Fred m’a connu avant mon coming-out. Il a été la première personne à me genrer au masculin, à me rassurer, à m’aimer sans condition aucune. Il m’a toujours soutenu dans ma transition.” À ce titre, le couple a d’ailleurs dû composer avec “l’homophobie dans la rue, des ‘pédés’ aux sales regards”, à telle enseigne qu’ils avaient “un peu peur qu’un jour, il nous arrive un truc à cause de ça”. Par précaution, iel “lui avait dit d’effacer les photos de son téléphone avant de partir en Ukraine, au cas où…”