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 d’ADHEOS

Des volontaires ont cru bien faire en donnant quelques couleurs à la vieille clôture d’une école hongroise… La peinture à peine sèche, voici que des élus d’extrême droite y voient un complot gay.  
 
Pomáz, petite ville des environs de Budapest, est en effervescence à quelques jours de la rentrée des classes. Au coeur de la discorde: l’école de la ville, qui s’est offert un petit rafraîchissement qui a attiré l’œil soupçonneux de conseillers municipaux. La barrière rouillée qui entourait l’établissement Mátyás Király «reproduit désormais exactement les couleurs de l’homosexualité», ont constaté avec horreur Szilvia Koncz et Attila Sarkadi, représentants du parti d’extrême droite Jobbik. Sarkadi a publié sur Facebook une photo de la barrière multicolore, où les couleurs du drapeau de fierté gay se succèdent (avec toutefois deux nuances de jaune) sur une centaine de mètres.
 
«Rien contre les homos, mais…»
 
«Vous dites que c’est un hasard, mais nous ne pensons pas que ce soit une coïncidence […] Ce symbole n’a rien à faire ici!» ont écrit les deux élus – qui assurent n’avoir rien contre les homosexuels – dans une lettre ouverte au maire. Selon le site NOL.hu, la pseudo-conspiration gay serait le fait de parents d’élèves, d’enseignants et de fidèles de l’église mormone voisine, qui se sont gentiment portés volontaires pour le coup de pinceau. Embarrassé, le maire conservateur de la ville, László Csaba Vicsi, a promis d’envoyer un questionnaire aux parents d’élèves pour connaître leur avis.
 
D’influence néo-fasciste, le Jobbik est obsédé par la protection de la famille et de la morale. En 2012, il avait tenté d’introduire dans la Constitution hongroise une interdiction de la «popularisation des déviances sexuelles». Aux dernières législatives de 2014, le parti a obtenu plus de 20% des voix.