NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

L’essayiste d’extrême droite Alain Soral a été condamné vendredi à 5.000 euros d’amende pour diffamation et injure publique envers l’homme d’affaire Pierre Bergé, à qui il devra également verser 4.000 euros en réparation du préjudice moral.
 
Les propos poursuivis devant le tribunal correctionnel de Paris étaient tirés d’un article intitulé "Prostitution de mineurs dans la villa marocaine d’Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé", qui avait été publié le 3 juillet 2013 sur le site egaliteetreconciliation.fr d’Alain Soral.
 
Le tribunal a retenu six des sept citations dénoncées à la justice par l’homme d’affaire comme étant diffamatoires. La plupart imputaient à l’ancien cofondateur de la maison de couture Yves Saint-Laurent d’avoir mis à disposition et utilisé sa villa de Marrakech pour la prostitution de mineurs et d’avoir lui-même et avec son ami eu des relations avec des enfants.
 
Six réactions d’internautes à cet article, insultantes envers Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent, ont en outre été retenues par le tribunal comme présentant le caractère d’une "injure publique".
 
Pour sa défense, Alain Bonnet, dit Soral, a contesté à l’audience être le directeur de publication du site. Son avocat a sollicité sa relaxe, arguant qu’aucun élément ne permettait d’établir qu’il exerçait cette fonction et que "le préjudice allégué n’était pas démontré".
 
Le Conseil de Pierre Bergé avait réclamé la condamnation du prévenu à verser à son client 15.000 euros en réparation du préjudice moral.
 
Dans ses réquisitions, le parquet avait estimé que le prévenu était bien le directeur de publication du site et que les propos retenus présentaient bien un caractère diffamatoire ou injurieux.
 
Alain Soral a été déjà condamné à plusieurs reprises pour des infractions à la loi sur la liberté de la presse, écopant d’une peine de 1.500 euros pour diffamation publique devant la cour d’appel de Toulouse le 21 octobre 2014 et une autre de 2.000 euros d’amende pour diffamation et injure publique devant la cour d’appel de Paris, le 3 juin 2015.
 
"Au regard des antécédents judiciaires de l’intéressé, il y a lieu de faire une application ferme de la loi", écrit le tribunal dans son jugement en soulignant "la gravité des imputations diffamatoires et la particulière violence des propos injurieux" qui étaient poursuivis.