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 d’ADHEOS

Samedi, la 16è édition de l’Existrans a rassemblé plusieurs centaines de personnes à Paris. Avec un objectif clair: déconnecter l’obtention de nouveaux papiers d’identité de toutes procédures médicales.
 
La pluie n’a pas arrêté les manifestants de la marche Existrans samedi après-midi à Paris. Environ 1.000 personnes selon les organisateurs – 400 selon la police – ont défilé de la Place de la Bastille à la Place de l’Hôtel de Ville en passant par République. Le mot d’ordre 2012, «Des papiers si je veux quand je veux», était brandi en tête de cortège sur une banderole violette, couleur de la communauté trans.
 
Libre disposition de son corps
Ali Aguado, l’un des porte-parole du collectif Existrans, explique: «On a choisi ce mot d’ordre en référence au slogan féministe ‘‘Un enfant si je veux quand je veux’’». Un autre débat mais qui, selon lui, rejoint une même revendication: la possibilité de disposer librement de son corps. Un droit dont les personnes trans sont aujourd’hui privées puisque pour obtenir des papiers conformes à leur identité de genre, elles doivent être stérilisées. Des papiers quand je veux, d’accord, mais pourquoi «si je veux»? Ali précise: «On pense que la mention F ou H ne devrait pas être obligatoire sur les papiers d’identité.» Une revendication qui, d’après lui, ne concerne pas que les trans mais l’ensemble de la société puisqu’elle remet en cause la binarité des sexes et ouvre la possibilité à la multiplicité des identités de genre.
 
«Cette année il y a eu un grand ralliement des associations LGBT, féministes et de lutte contre le sida autour des droits des trans», poursuit Ali. De fait, derrière Outrans, Acceptess-T ou ACHTE, on trouvait également Bi’Cause, SOS homophobie ou AIDES ainsi que des formations politiques et syndicales comme les Verts ou la CGT. Toutes portaient le même combat: l’urgence de pouvoir changer d’état civil gratuitement et sans conditions médicales. Une manifestante commente: «C’est réjouissant de voir que malgré les divergences qu’il y a eu ou qu’il peut encore y avoir dans la communauté trans, on peut se réunir autour d’un objectif commun, c’est un signal fort.»
 
Et après?
Outre cette revendication fédératrice, les pancartes des associations présentes demandaient pêle-mêle: l’arrêt de la mainmise des psys sur le parcours de changement de sexe, l’abolition de la loi sur le racolage public, la régularisation des personnes trans migrantes ou encore des campagnes nationales de lutte contre la transphobie.
 
Mais comment faire pression auprès des responsables politiques, étonnamment absents de la manifestation cette année? Ali explique: «Le collectif Existrans n’est pas une association de loi 1901 et ne peut donc pas participer au groupe de travail sur les questions trans de la commission interministérielle de lutte contre les LGBTphobies. Néanmoins, plusieurs associations membres du collectif y portent notre voix. On appelle aujourd’hui le gouvernement à s’inspirer de la loi argentine relative à l’identité de genre.»