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 d’ADHEOS

Aujourd’hui, la mère de Carla Diaz envisage des poursuites contre l’établissement scolaire de sa fille qui aurait fermé les yeux.
 
Le 11 avril 2013, Carla Diaz, une adolescente de 14 ans (à gauche) a mis fin à ses jours en sautant du haut d’une falaise près de la plage de San Lorenzo à Gijon dans les Asturies. La mère de la jeune fille, Montserrat Magnien (à droite), a alors découvert qu’elle subissait depuis plusieurs mois des intimidations au quotidien de la part de plusieurs camarades de classe: insultée, traitée de «gouine», de «loucheuse», aspergée avec de l’eau des toilettes, et même agressée hors de l’établissement scolaire, Carla, qui avait fait son coming-out bisexuel, subissait aussi un harcèlement jusque sur les réseaux sociaux.
 
UNE CONDAMNATION «RIDICULE»
Le 30 décembre 2014, deux adolescentes ont été condamnées par la justice espagnole pour leur responsabilité dans ce drame. Identifiées comme étant les meneuses dans le harcèlement subie par Carla, ce qu’elles ont reconnu, elles devront effectuer quatre mois de travaux sociaux et éducatifs, une peine qui vise à «améliorer leur empathie, le contrôle de leurs pulsions et le fait d’assumer les conséquences de leur actes». Faire reconnaître la culpabilité des auteures des intimidations subies par Carla Diaz n’a pas été simple, car en mars 2014, l’affaire avait été rejetée. L’avocate de Montserrat Magnien, Letizia de la Hoz, avait alors demandé la réouverture du dossier en modifiant les charges contre elles, passant d’incitation au suicide à délit contre l’intégrité morale, en s’appuyant notamment sur les échanges relevés sur les sites Facebook, Tuenti et Ask.fm.
 
«Cette décision fera taire tout.e.s ceux et celles qui disent que je suis folle», a déclaré Montserrat Magnien, qui considère cependant que ces quatre mois de travaux d’intérêt général sont une condamnation «ridicule»: «Mais elle servira comme précédent». Désormais elle et ses avocat.e.s envisagent de porter plainte contre le collège catholique Santo Ángel de la Guarda qui, malgré les appels à l’aide de Carla, n’a pas réagi et a qualifié les agissements de ses bourreaux de jeux d’enfants. «Nous voulons la punition de l’école, de la direction, des enseignants, a déclaré la mère de Carla dans un long entretien à El Mundo. Les parents confient leurs enfants à l’école et on pense qu’ils sont en sécurité, pas une seconde il ne nous vient à l’idée qu’ils puissent être psychologiquement maltraités, humiliés, et que les adultes détournent le regard.» Le harcèlement subi par la jeune fille avait été remarqué par l’équipe pédagogique, et Carla avait manqué l’école à plusieurs reprises, sans jamais que sa mère n’en ait été avertie.