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 d’ADHEOS

Le parlement de Suède a voté une réforme permettant aux mineurs de plus de 16 ans de modifier leur état civil, et simplifiant les transitions médicales des majeurs.

Après l’Espagne et l’Allemagne (et une proposition de loi en France), la Suède s’est emparée de la question des transitions de genre. À l’issue de débats houleux, le parlement suédois, le Riksdag, a adopté ce mercredi 17 avril deux réformes, l’une abaissant de 18 à 16 ans l’âge minimum pour changer de genre à l’état civil et la seconde pour simplifier l’accès à des interventions chirurgicales pour les majeurs. Contrairement aux autres pays qui ont modifié les parcours de transition, en Suède ce sont des députés libéraux et conservateurs qui avaient présenté la proposition de loi.

La réforme doit entrer en vigueur le 1er juillet 2025 et moderniser la précédente législation, adoptée en 1972, qui avait fait de la Suède le premier pays au monde à permettre le changement de la mention du sexe à l’état civil. La procédure était jusque-là la même pour les transitions médicales et juridiques : un diagnostic de dysphorie de genre et une autorisation de la direction nationale de la santé étaient nécessaires. Aujourd’hui “changer de genre à l’état civil peut prendre jusqu’à sept ans”, souligne auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Peter Sidlund Ponkala, président de la Fédération nationale pour les droits des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et queers (RFSL).

Démédicalisation des parcours de transition

Bientôt, les mineurs pourront demander le changement de leur état civil avec l’accord de leurs parents, d’un médecin et de la direction nationale de la santé et des affaires sociales. Les transitions chirurgicales ne resteront autorisées qu’aux majeurs de plus de 18 ans, mais elles ne seront désormais plus soumise à l’accord de la direction nationale de la santé. Néanmoins les interventions concernant les organes reproductifs ne resteront permises qu’à partir de 23 ans. En 2022, la Suède a limité la possibilité de prescrire des traitements hormonaux pour les mineurs à des cas exceptionnels, et a quasiment interdit l’accès à la mastectomie chez les mineurs.

Les débats ont été particulièrement âpres, alors même que la société suédoise est parmi l’une des plus ouvertes sur les questions de genre. Cette semaine, un sondage a montré que 60% des Suédois sont opposés à la réforme et que seuls 22% l’encouragent. “Le climat politique s’est durci”, note Peter Sidlund Ponkala. Le Premier ministre de droite (Les Modérés), Ulf Kristersson, a considéré la proposition de loi “équilibrée et responsable”, mais sa coalition s’est fracturée : Modérés et Libéraux ont soutenu le texte, tandis que les Chrétiens-démocrates s’y sont opposés –avec le soutien des Démocrates de Suède (extrême-droite nationaliste). Finalement, c’est l’appui de l’opposition de gauche qui a permis l’adoption du texte.

Source : tetu.com