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 d’ADHEOS

Depuis le début du mouvement de contestation contre le régime iranien, des membres de la communauté LGBTQI bravent les interdits et brandissent leurs couleurs. Au péril de leur vie.

epuis le début du mouvement de contestation en Iran, “de jeunes personnes LGBTQI ont défié l’interdiction, par le régime, de démonstrations d’affection et d’intimité entre personnes du même sexe en enlevant leur voile et en s’embrassant en public”, écrit le site de la BBC.

D’autres, poursuit le média britannique, “ont manifesté avec des panneaux aux couleurs du drapeau de la Fierté” sur lesquels on pouvait notamment lire le slogan “Queer, Life, Freedom”, référence au slogan du mouvement “Woman, Life, Freedom”.

Selon une jeune bisexuelle iranienne arrêtée plusieurs fois interrogée par la BBC, il est tout à fait normal que la communauté LGBTQI ait été visible dans le cadre de ce mouvement, mené par les jeunes générations avec un “courage sans précédent”. Parce que la principale revendication est la même, à savoir “la lutte pour les droits humains”.

Le mouvement de contestation est né après la mort en détention, le 16 septembre dernier, de Mahsa Amini, jeune Kurde iranienne arrêtée par la police des mœurs pour violation du code vestimentaire de la République islamique. Après des mois d’une répression meurtrière, le mouvement de masse s’est résorbé sur le terrain.

“Es-tu une dégénérée ?”

Le courage des homosexuels et des transgenres en Iran est d’autant plus louable qu’ils sont passibles de peines parmi “les plus sévères” dans le monde.

En effet, de nombreux homosexuels ont été condamnés à la peine capitale. Et selon le Code pénal iranien l’homosexualité – masculine ou féminine – manifestée par “un comportement sexuel […] comme des baisers ou des attouchements lubriques” est passible de 31 à 74 coups de fouet. Une peine qui peut s’appliquer aux mineurs.

Plus largement, nombre des membres de la communauté LGBTQI sont régulièrement arrêtés. La jeune bisexuelle citée de manière anonyme par le site de la BBC a raconté un des interrogatoires qu’elle a subis. En regardant dans son téléphone, un interrogateur est tombé sur des conservations avec sa petite amie.

“C’est quoi, ces discussions ? Es-tu une dégénérée ? ” lui a-t-elle demandé. Elle a esquivé en expliquant qu’il s’agissait de “blagues que l’on fait souvent entre filles”, et été libérée sous caution. D’autres n’ont pas eu cette chance.