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 d’ADHEOS

Les révélations autour de cinq religieux accusés d’agressions sexuelles ou de pédophilie empoisonnent la vie du diocèse de Lyon et du cardinal Barbarin depuis le début de l’année. Des affaires de nature très différentes, dont certaines ont été jugées alors que d’autres font toujours l’objet d’une enquête.
L’affaire du père Preynat
 
Ce prêtre a été mis en examen le 27 janvier pour des agressions pédophiles commises sur des scouts de la région lyonnaise entre 1986 et 1991. En garde à vue, il a également avoué des viols, faits pour lesquels il a été placé sous le statut de témoin assisté.
 
L’enquête a été ouverte après la plainte d’une victime en 2015, suivie par d’autres, certaines ayant été écartées par la justice pour un problème de prescription.
 
Le cardinal Barbarin a dit avoir été mis au courant par un tiers des agissements du religieux vers 2007-2008 et l’avoir interrogé à l’époque. Après avoir rencontré cette fois une victime en 2014, et pris l’avis de Rome, il a relevé le père Preynat de ses fonctions en mai 2015 et celui-ci a quitté ses paroisses du Roannais fin août 2015.
 
Dans cette affaire, Mgr Barbarin est visé par quatre plaintes pour non-dénonciation d’agressions sexuelles. Le parquet de Lyon a ordonné une enquête.
 
Les accusations de "Pierre"
 
Un haut responsable du ministère de l’Intérieur, "Pierre", porte plainte en février contre Mgr Barbarin, auquel il reproche de ne pas avoir écarté un autre prêtre de son diocèse.
 
Il avait porté plainte en 2009 contre ce religieux, l’accusant d’actes pédophiles à son encontre au début des années 1990. Plainte classée sans suite pour un problème de prescription.
 
"Pierre" dit avoir rencontré Mgr Barbarin en 2009. Au courant des faits, selon lui, mais s’abritant derrière la prescription pénale, "il n’a rien fait pour protéger les autres enfants, il l’a laissé en place", dénonce-t-il. Il a également porté plainte pour des faits de non-dénonciation.
 
La justice a ordonné une nouvelle enquête préliminaire. Le prêtre a été relevé de ses fonctions mi-mars alors qu’il officiait dans une église du IIIe arrondissement de Lyon.
 
Condamné à Rodez et déplacé à Lyon
 
Aujourd’hui âgé de 55 ans, un autre prêtre a été condamné en 2007 à 18 mois de prison avec sursis à Rodez pour des agressions sexuelles sur des apprentis-prêtres âgés de 19 à 34 ans.
 
Depuis, il a été nommé dans le diocèse de Lyon après avis du juge d’application des peines. Il y exerçait jusqu’à mi-mars des responsabilités de formation sans contact avec des jeunes, selon le porte-parole des évêques de France, Mgr Olivier Ribadeau-Dumas qui a fait valoir que ce cas n’avait "rien à voir" avec un scandale de pédophilie.
 
Prison avec sursis
 
Le 12 février 2016, le tribunal correctionnel de Lyon a condamné à deux ans de prison avec sursis le père Guy Gérentet de Saluneaux, 81 ans, pour des agressions sexuelles commises sur huit jeunes filles entre 1989 et 2000. Réputé membre des milieux les plus traditionalistes de l’Église, militant anti-avortement actif, l’octogénaire a longtemps exercé au sein de la paroisse de la Trinité (8e arrondissement) avant d’en être écarté vers 2001 après qu’une jeune fille eut dénoncé des faits de "maltraitance".
 
Ce n’est cependant que neuf ans plus tard que le père Gérentet est rattrapé par la justice lyonnaise en étant mis en examen le 23 septembre 2010. En 2003-2004, une autre victime contacte le cardinal Barbarin, déjà en poste à Lyon, qui la reçoit à plusieurs reprises.
 
Une enquête relancée
 
Fin mars, la justice rouvre une enquête sur un nouveau prêtre soupçonné d’agressions sexuelles qui officie dans une église du deuxième arrondissement de la ville. La plainte d’une jeune femme avait été classée en 2006.