Alors que des militants venaient de remettre des fleurs à Jean-Marc Ayrault et la ministre de la Justice à Bordeaux, ils ont été victimes dans leur local de jets d’œufs lancés par plusieurs individus
La journée avait pourtant bien commencé: Jean-Christophe Testu, le président du Girofard, le centre LGBT aquitain, accompagné de deux militants, Cyril et Stéphanie, et de la fillette de cette dernière, Zoé (photo), étaient venus aujourd’hui remettre des fleurs au chef du gouvernement et à sa ministre de la Justice, venus s’exprimer à l’Ecole nationale de la Magistrature (ENM) de Bordeaux.
Taubira parle d’«épreuve physique»
Jean-Marc Ayrault et Christiane Taubira s’étaient arrêtés en souriant, la ministre embrassant la petite fille vêtue des couleurs de l’arc-en-ciel, qui disparaissait presque derrière son bouquet de roses rouges. En signe de «gratitude» pour l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi sur le mariage pour tous, les militants ont également remis à la garde des Sceaux un recueil de poèmes du guyanais Léon-Gontran Damas, qu’elle avait cité pendant les récentes journées-marathon de débats à l’Assemblée nationale.
Christiane Taubira, dont le Premier ministre avait dit quelques minutes plus tôt qu’il était «fier d’avoir à ses côtés une grande ministre de la Justice», s’est dite «touchée» par ces présents. «Ces gestes et ces mots me surprennent toujours», a-t-elle remarqué, estimant avoir «juste fait correctement (son) travail». Elle a a remercié M. Ayrault de lui avoir «envoyé de l’énergie» dans cette «épreuve physique» du débat. «Il a regretté de n’avoir pas une garde des Sceaux plus athlétique», a-t-elle avancé en souriant.
Un militant touché par les projectiles
Mais après cette rencontre, les trois adultes et la petite fille qui avait donné le bouquet ont regagné le local associatif du Girofard, situé dans le centre-ville de Bordeaux. «Trois à quatre personnes sont alors entrées et ont jeté plusieurs œufs», dont un s’est écrasé sur un membre de l’association, indique Jean-Christophe Testu, qui dénonce «un acte homophobe».
Une plainte a été déposée au commissariat de Bordeaux pour dégradation et agression. «Zoé et sa maman ont eu le temps de se réfugier dans une pièce du local», a précisé le président du centre, qui a déploré cet «acte d’intimidation».
- Source TETU
